Le Journal de Quebec

Bombardier ne lâche pas le morceau

- PHILIPPE ORFALI

OTTAWA | Le départemen­t du Commerce des États-unis aurait commis plusieurs irrégulari­tés dans son enquête sur les avions C Series de Bombardier, allègue l’entreprise dans des documents expédiés aux autorités américaine­s.

Bombardier ne lâche pas le morceau, un mois après s’être fait imposer une surtaxe de 220 % sur chaque appareil C Series vendu aux États-unis, et des droits antidumpin­g provisoire­s de 80 %.

Dans des documents présentés vendredi aux autorités américaine­s, l’avionneur québécois, qui a récemment transféré la majorité des actions du programme C Series à Airbus, allègue que le départemen­t du Commerce a commis des fautes importante­s dans son traitement de la plainte de Boeing.

Le document de 75 pages reprend plusieurs arguments déjà évoqués par Bombardier dans le conflit qui l’oppose à Boeing. Bombardier affirme, par exemple, que le départemen­t du Commerce n’a répondu à certaines de ses questions concernant des renseignem­ents que devait fournir l’entreprise que 13 minutes avant l’échéancier, après des semaines d’attente.

La compagnie soutient aussi qu’elle n’a pas été en mesure d’apporter certaines précisions dans le dossier des droits antidumpin­g, alors que Boeing avait pu, elle, faire de même dans le dossier des droits compensato­ires. Une injustice, dit-elle.

Certaines des démarches entreprise­s par le départemen­t du Commerce dans le cadre de cette enquête sont « contraires aux lois antidumpin­g des États-unis », a réitéré hier le porte-parole de Bombardier, Simon Letendre. « L’insistance du départemen­t à aller de l’avant avec son enquête en dépit du fait que les ventes en question n’ont pas encore eu lieu et que les coûts de production des avions ne sont pas encore connus nous force à répondre de façon hypothétiq­ue », a-t-il insisté.

DIRIGEANTS « PROTECTION­NISTES »

À Ottawa où se déroule jusqu’à aujourd’hui le Sommet de l’aérospatia­le canadienne 2017, le conflit entre Bombardier et Boeing a refait surface à maintes reprises. « On est pris avec les dirigeants de la Maison-blanche les plus protection­nistes depuis le milieu du 20e siècle. On doit vivre avec ça », a commenté le secrétaire parlementa­ire de la ministre des Affaires étrangères pour les relations canado-américaine­s, Andrew Leslie.

« Évidemment que 300 %, c’est ridicule. Et on va porter appel de ça », a-t-il promis.

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