Le modèle de Pangea dérange L’UPA qui peaufine sa propre stratégie
La Fiducie foncière agricole prête au début de 2018
Le Fonds de solidarité FTQ ne remet pas en question sa participation dans Pangea, malgré la foudre d’agriculteurs qui accusent l’entreprise de se livrer à de la surenchère.
Réfutant les allégations voulant que Pangea soit allée jusqu’à payer deux fois la valeur d’une terre dans la région de Kamouraska, le Fonds de solidarité a exigé et obtenu, dès le début, la mise en place d’un processus comprenant deux évaluations indépendantes.
« Ce processus est en place et il fonctionne. Il y a une série de facteurs qui expliquent l’augmentation des prix qui sont indépendants à Pangea », a affirmé Patrick Mcquilken, conseiller principal aux relations de presse pour le Fonds de solidarité FTQ.
Les faibles taux d’intérêt et la demande grandissante pour les denrées alimen- taires expliqueraient, entre autres, l’augmentation de la valeur des terres au Québec qui a fait un bond de 800 % au cours des 20 dernières années.
L’union des producteurs agricoles (UPA), qui n’adhère pas au modèle d’affaires de Pangea, demande au Fonds de solidarité ainsi qu’à la Caisse de dépôt et placement du Québec de cesser d’injecter des deniers publics.
DÉMARRAGE D’ENTREPRISES
En contrepartie, L’UPA s’apprête à lancer son propre modèle, la Fiducie foncière agricole, avec le Fondaction CSN pour soutenir la relève qui est aux prises avec un manque de financement.
« Pour nous, la Fiducie n’est pas là pour spéculer sur le prix des terres. L’objectif est de favoriser le démarrage d’entreprises agricoles », a affirmé Marcel Groleau, président de L’UPA.
Le projet de création de cette fiducie franchit actuellement les dernières étapes. « Début 2018, on devrait être bon pour le lancement. L’UPA ne met pas de fonds. On est des administrateurs. »
« On ne fait pas d’accaparement de terres ni de surenchère. Si un producteur est prêt à acheter une terre, le Fondaction n’ira pas renchérir. L’autre différence, c’est le producteur qui sera responsable de sa mise en marché. Quand Pangea achète une terre, ce n’est pas dans le but de la rétrocéder. C’est deux modèles totalement différents », a poursuivi M. Groleau.
« UN MODÈLE QUI VA TRÈS BIEN »
De son côté, le cofondateur de Pangea, Serge Fortin, se défend de livrer une concurrence déloyale aux agriculteurs.
« C’est complètement faux ! Comment voulez-vous faire de la surenchère si on veut être capable de vivre en agriculture ? On aide des familles à en vivre. C’est un modèle parmi d’autres qui va très bien.
« Il n’y a aucune motivation pour nous de payer plus cher, car on ne vend pas les terres. On les garde pour être capable de produire dessus. »
Avec ses partenaires, Pangea crée des coentreprises incluant une répartition des profits générés par la vente de grandes cultures.
« POUR NOUS, LA FIDUCIE N’EST PAS LÀ POUR SPÉCULER SUR LE PRIX DES TERRES. L’OBJECTIF EST DE FAVORISER LE DÉMARRAGE D’ENTREPRISES AGRICOLES » – Marcel Groleau, président de L’UPA