Le Journal de Quebec

La valeur du Groupe Juste pour rire fond

- PHILIPPE ORFALI

La vente du Groupe Juste pour rire s’annonce beaucoup moins lucrative que prévue pour son fondateur Gilbert Rozon, avec l’annonce hier de la création du Festival du rire par un groupe d’humoristes qui quittent le navire.

Un vent de panique a secoué une fois de plus les bureaux de Juste pour rire, hier, au moment où un groupe d’humoristes révélait la création d’un second festival. Trois semaines plus tôt, l’organisati­on avait été ébranlée à la suite de nombreuses allégation­s d’inconduite­s sexuelles de la part de son fondateur.

LES ACHETEURS CONTENTS ?

Mais l’annonce pourrait réjouir certains acheteurs potentiels. C’est que Gilbert Rozon sera forcé de diminuer le prix demandé pour son empire du rire, selon une source impliquée dans le dossier.

« Il ne s’agit pas d’une tactique des humoristes, ils sont sérieux, mais Rozon a perdu des points avec ça », a-t-elle affirmé. « Pour les futurs acheteurs, ça veut dire que ça va valoir moins cher. Mais est-ce vraiment une bonne nouvelle? Si les deux festivals fonctionne­nt, c’est une excellente nouvelle, mais les humoristes viennent de créer deux clans, et ça risque d’être laid entre ceux qui restent et qui quittent Juste pour rire. Particuliè­rement pour la relève. »

Il pourrait être difficile pour le nouveau festival de décrocher des subvention­s pour financer sa première édition, dans la mesure où ces démarches prennent du temps et qu’il n’a toujours pas été incorporé comme organisme ou entreprise.

MENACE POSSIBLE

Dans un communiqué, Juste pour rire affirme qu’il « continue d’avancer à plein régime ».

Pourtant, le service à la clientèle offrait un message tout autre aux détenteurs de billets de la prochaine édition du Festival. « En ce moment, on compte annoncer une vingtaine de spectacles », a indiqué une employée. L’an dernier, le Festival en avait compté près du double, à l’occasion de sa 35e édition.

« On veut travailler en collaborat­ion avec notre clientèle », a-t-elle ajouté. Il est possible de se faire rembourser, mais le Festival suggère d’attendre le dévoilemen­t de la programmat­ion, en mars.

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