Le Journal de Quebec

Silence complet de la Banque du Canada sur les paradis fiscaux

Son patron estime que cette question est « pour quelqu’un d’autre »

- FRANCIS HALIN

En pleine crise des Paradise Papers, le numéro 1 de la Banque du Canada Stephen Poloz refuse de se prononcer sur les Canadiens qui ont recours aux paradis fiscaux pour éviter de payer de l’impôt, a-t-il dit hier.

« C’est une question loin de notre mandat et de notre expertise. C’est une question pour quelqu’un d’autre, mais pas pour nous », a répondu du tac au tac au Journal le gouverneur de la Banque du Canada, visiblemen­t agacé par la question.

Alors que l’entourage même du premier ministre Justin Trudeau est montré du doigt pour des stratagème­s touchant des paradis fiscaux, le grand patron de la Banque du Canada, Stephen Poloz, ne voit pas l’intérêt de commenter ce dossier brûlant d’actualité.

« Je ne veux pas vous donner une opinion personnell­e », a-t-il insisté, en marge d’une conférence du Conseil des relations internatio­nales de Montréal.

Le rôle principal de la Banque du Canada est pourtant de « favoriser la prospérité économique et financière du Canada ». L’une de ses quatre responsabi­lités est de « promouvoir la fiabilité, la solidité et l’efficience des systèmes financiers au Canada et à l’échelle internatio­nale ».

UNE SURPRISE

Pour Marwah Rizqy, professeur­e de fiscalité de l’université de Sherbrooke, spécialist­e de la question des paradis fiscaux, la réaction du gouverneur de la Banque du Canada est incompréhe­nsible.

« Je suis surprise. M. Poloz, comme toutes les personnes importante­s au pays, devrait se poser plus de questions sur les paradis fiscaux. La Banque du Canada a intérêt à bien mieux saisir l’ampleur de l’argent qui quitte le pays… », a-t-elle affirmé.

BONNE POLITIQUE

Dans son allocution prononcée devant près de 1000 personnes au Palais des congrès, à Montréal, hier, M. Poloz a par ailleurs noté que la numérisati­on de l’économie jouait un certain rôle sur l’inflation. Selon lui, celle-ci a des répercussi­ons sur la concurrenc­e et la structure du marché.

« Pensons aux bouleverse­ments engendrés par l’avènement d’entreprise­s comme Uber et Airbnb. Sans compter l’incidence du commerce électroniq­ue – ce qu’on appelle “l’effet Amazon” – qui se fait sûrement sentir sur le mode de fixation des prix », a-t-il laissé tomber.

M. Poloz a toutefois affirmé que l’effet Amazon ne lui semblait pas aussi grand que l’avènement des magasins à grande surface il y a 20 ans. Selon lui, ces nouvelles tendances ne sont pas encore assez importante­s pour revoir le processus d’inflation répondant à la politique monétaire.

Le gouverneur de la Banque du Canada a enfin rappelé que le ciblage de l’inflation a bien fonctionné pendant plus de 25 ans.

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