L’un des plus gros labos clandestins démantelé
Des experts de la Sûreté du Québec ont de strictes règles à respecter pour assurer la sécurité de tous
La Sûreté du Québec démantèle depuis près d’une semaine l’un des laboratoires clandestins de production de méthamphétamine les plus crasseux et les plus importants jamais vus dans la province, qui a été découvert dans une vieille porcherie près de Victoriaville.
« C’est le labo le plus insalubre que j’ai vu dans ma carrière », a déclaré sans hésiter au Journal Mario Fournier, lieutenant à l’escouade nationale de répression sur le crime organisé et spécialiste en démantèlement de laboratoire de drogue de synthèse à la SQ.
L’enquête visant une immense porcherie de 10 000 pieds carrés du 10e rang, à Saint-valère, s’est amorcée le mois dernier grâce à une information du public.
Jeudi dernier, une poignée d’enquêteurs se sont rendus sur les lieux pour perquisitionner ce qu’ils croyaient être une serre hydroponique de cannabis. Or, une fois à l’intérieur, les policiers ont rapidement compris qu’il s’agissait plutôt d’un laboratoire clandestin de drogue de synthèse contenant des produits hautement volatils.
Éric Lemire, 40 ans, a été arrêté alors qu’il était vraisemblablement en train de fabriquer de la méthamphétamine, selon nos informations.
Le résident de Bécancour était vêtu d’un équipement de sécurité semblable à celui porté par les techniciens en explosifs qui démantèlent le laboratoire depuis sa découverte.
JUSTE DU CHIMIQUE
Peu de temps après, le propriétaire des lieux a également été arrêté. Tout comme son présumé complice, André Remy, 67 ans, fait face à des accusations de production de stupéfiants et de méfait pour avoir rendu un bâtiment dangereux pour la population environnante. Le duo demeure détenu.
Remy était déjà connu des policiers pour de vieux dossiers liés à la drogue qui remontent à plus de 20 ans.
Au total, plus de 300 chaudières de plusieurs types d’acides ont été retrouvées.
Le processus de décontamination extrêmement laborieux auquel doivent se livrer les spécialistes qui entrent et sortent du laboratoire démontre la dangerosité des produits utilisés.
« Les jeunes qui prennent des pilules et qui croient que c’est inoffensif et pour le plaisir, en regardant les photos on voit clairement que ça contient uniquement des produits chimiques, a indiqué le lieutenant Fournier. C’est tout sauf une drogue de loisir. »