Le Journal de Quebec

Seul au front

Presque aucun humoriste n’a appuyé publiqueme­nt Guy Nantel

- Raphaël Gendron-martin RGMARTINJD­M

Guy Nantel se retrouve presque seul dans la tourmente médiatique créée par une blague controvers­ée de son nouveau spectacle, Nos droits et libertés. Seul Mike Ward l’a soutenu publiqueme­nt. « J’aurais aimé avoir de la compagnie », a reconnu l’humoriste lors d’une entrevue, quelques heures avant son spectacle.

Depuis quelques jours, Guy Nantel est au coeur d’une controvers­e, après qu’alice Paquet eut dénoncé un segment de son nouveau spectacle, qui aborde le consenteme­nt sexuel. Toute la semaine, l’humoriste a expliqué sur différente­s tribunes son droit d’aborder des sujets d’actualité.

Alors qu’au printemps 2016, ils avaient été plus d’une centaine d’humoristes à soutenir Guy Nantel, dont un numéro avait été censuré par le gala Les Olivier, la solidarité des humoristes de l’an dernier a presque complèteme­nt disparu avec cette nouvelle controvers­e.

Pendant que Mike Ward l’a appuyé publiqueme­nt, d’autres humoristes, comme Guillaume Wagner et Fred Dubé, ont plutôt dénoncé les blagues de Nantel.

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En entrevue au Journal, Guy Nantel a indiqué avoir reçu des messages privés de plusieurs humoristes.

« J’ai trouvé malheureux qu’ils ne me soutiennen­t pas publiqueme­nt, qu’ils le fassent en cachette, déplore-t-il. J’ai demandé pourquoi à l’un d’eux. Il m’a dit que personne ne voulait se mouiller et avoir des groupes radicaux à dos. “Personne ne veut partager ta controvers­e”. Je les comprends très bien, mais je trouve ça quand même plate. »

Guy Nantel aurait bien aimé qu’une dizaine d’humoristes se regroupent pour écrire un message en disant qu’ils défendent le droit à la liberté en humour.

« Et ils auraient peut-être pu, accessoire­ment, parler de ma réputation en disant que je ne suis pas du tout le genre de gars décrit par certaines personnes depuis quelques jours. »

« Mais je ne forcerai personne à le faire, poursuit-il. Si ça ne vient pas spontanéme­nt du coeur… J’apprécie au moins qu’ils m’écrivent des mots en privé. Mais quand les gens ne le font pas publiqueme­nt par peur, c’est quand même malheureux. C’est comme donner la victoire à ceux qui essaient de terroriser et intimider les autres. »

PEU D’HUMORISTES PRÉSENTS

En regardant la liste des artistes présents à la première médiatique d’hier, au Théâtre Maisonneuv­e, un constat était flagrant : on n’y retrouvait presque aucun humoriste. « Personne ne veut être vu là », lance spontanéme­nt Nantel.

L’humoriste avait-il l’impression d’aller seul au front, hier ? « C’est correct, j’ai toujours mené ma carrière un peu de cette manière-là, répond-il. Avec ou sans compagnie, je vais m’arranger tout seul. Mais des fois, je souhaitera­is avoir de la compagnie, comme dans les moments de tourmente que je vis depuis une semaine. C’est sûr que j’aurais souhaité ça. Mais chacun gère ses affaires comme il veut. »

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PHOTO AGENCE QMI, SEBASTIEN ST-JEAN Au centre d’une controvers­e sur le consenteme­nt sexuel, Guy Nantel se retrouve pratiqueme­nt isolé dans la famille des humoristes.
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