Le Journal de Quebec

Guy Nantel et les vilains machos

- SOPHIE DUROCHER sophie.durocher @quebecorme­dia.com

Je ne pensais jamais me réveiller un matin et voir à la une de mon journal préféré : Guy Nantel menacé de mort.

Je suis d’accord avec l’humoriste quand il dit : « Les choses sont allées beaucoup trop loin. » Pas juste parce qu’un homme a été arrêté et traîné devant un juge pour avoir proféré des menaces graves. Mais parce que le climat d’hystérie actuel ne fait rien pour calmer les esprits.

En 2017, chez certaines féministes ultra-militantes, dès que tu es dérangée par une blague sur une femme, tu cries à la misogynie et tu te livres à une chasse aux sorciers. « Lui, là, lynchez-le ! »

Peut-on respirer par le nez, svp ?

TOUT LE MONDE EN RIT

Dans mes chroniques et sur mon blogue, j’ai à plusieurs reprises souligné les contradict­ions d’alice Paquet. Surtout après que le DPCP eut déclaré au sujet de sa plainte contre un député libéral : « Aucun acte criminel n’a été commis. »

Si j’ai le droit de le faire comme chroniqueu­se, pourquoi Guy Nantel n’aurait pas le droit de le faire sur scène, sur le mode humoristiq­ue? N’est-il pas justement l’humoriste le plus « éditoriali­ste » au Québec ?

Mais manifestem­ent, il y a des gens qui ne sont pas capables de comprendre la différence entre : « Je trouve que ça va trop loin quand on doit consentir à chaque étape d’une relation sexuelle » et « Je trouve ça correct de violer une fille ».

Des gens qui ne font pas la différence entre : « Je trouve exagéré qu’on parle d’une culture du viol au Québec » et « À go, on rit des femmes qui ont été agressées sexuelleme­nt ». L’époque n’est pas à la nuance, mettons. Quand Guy Nantel parle de toutes les étapes du consenteme­nt et qu’il compare ça à « baiser chez le notaire », c’est de la ca.ri.ca.tu.re.

N’est-ce pas précisémen­t le rôle d’un humoriste que de grossir le trait pour nous faire prendre conscience de nos contradict­ions ?

Faut le faire. On reproche à un humoriste branché sur l’actualité de faire des blagues sur LE sujet d’actualité.

Comme le faisait remarquer Jean-françois Guay dans sa chronique Le terrorisme d’opinion sur le site justesix. com, quand des femmes rient de la culture du viol, ça passe. Judith Lussier a eu droit à tout un papier élogieux dans La Presse pour parler de son spectacle-cabaret intitulé Fuck la culture du viol.

Résumons : quand un gars rit de la question de la culture du viol, c’est un sale misogyne partriarca­l et on doit manifester devant l’entrée de son spectacle en portant un bonnet de laine rose en forme de vagin.

Mais quand une militante féministe organise un cabaret sur le même thème… elle est authentiqu­e et audacieuse.

L’HUMORISTE GUYLAINE NANTEL

N’est-il pas justement l’humoriste le plus « éditoriali­ste » au Québec ?

Guy Nantel n’a qu’un choix : qu’il change de sexe et il aura le droit de rire de tous les sujets sans être attaqué par la FJFINBOATP (la Fédération des Justicière­s Féministes Intersecti­onnelles Non Binaires Offensées À Temps Plein). Mais attention : il va falloir qu’il devienne une femme… de gauche. Parce que les féministes ne viendront jamais à sa défense s’il porte à droite.

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