Le Journal de Quebec

Comment ébranler la rigidité de mes deux filles?

- LOUISE DESCHÂTELE­TS louise.deschatele­ts@quebecorme­dia.com

J’ai trois filles et un garçon qui réussissen­t très bien dans la vie. J’en ai entre autres une qui est architecte, et une autre qui s’occupe de relations avec le personnel dans une très grosse entreprise. Aucun de mes enfants n’a jamais fumé quoi que ce soit, tout comme moi d’ailleurs, et j’en suis fier.

Là où le bât blesse, c’est que mes deux filles les plus âgées, 44 et 43 ans, me rendent la vie impossible en ne me permettant pas de les visiter ainsi que mes petits-enfants, sans prendre d’abord un rendez-vous à leur convenance, et pas plus d’une ou deux fois par année. Comme ce sont des filles très secrètes, que je ne sais rien de leur vie intime, je ne comprends pas leur rigidité à mon endroit.

Elles me traient comme si j’étais un homme de « l’ancien temps » alors que je n’ai que 72 ans, que je suis en super forme puisque je fais encore du vélo, du trekking, que je peux conduire mon auto n’importe où et à n’importe quelle heure du jour, et que je ne consulte jamais le médecin puisque je n’ai aucun ennui de santé.

Comme j’habite en Estrie et elles à Montréal, je crois que réside là une grosse partie du problème. Quand j’ai la permission de les visiter, je suis cédulé à la minute près. Dieu sait qu’à Montréal c’est tellement difficile de s’y retrouver avec tous les cônes orange. Dans notre jeune temps on allait visiter la famille à tout bout de champ alors que mes filles ne le font pas. J’ai reçu leur visite 2 fois en 20 ans, alors que moi je suis allé à Montréal, été comme hiver, au moins 80 fois pendant le même nombre d’années.

En conclusion, ces enfants qu’on surnomme les « enfants ROI » manquent de civisme, en plus de m’appeler Roger et non papa, ce qui me déplait. Ce que je sais d’elles, je l’ai appris sur Google, car elles me refusent comme ami Facebook. Leur indifféren­ce envers moi me fait mal au coeur, et même si je ne suis pas résistant au changement, je trouve que sur cette planète, les changement­s sont trop rapides. Devrais-je les ignorer comme elles le font à mon endroit?

Roger Fontaine

Si vous m’aviez parlé de la teneur de vos relations avec vos deux autres enfants, ça m’aurait permis de vous cerner un peu plus et de vous répondre plus adéquateme­nt. À défaut de cela, je vous dirai qu’effectivem­ent, vos filles me semblent rigides. Mais ça n’explique pas la distance qu’elles ont prises avec vous. Pourquoi ne vous visitent-elles pas plus souvent? Qu’est-ce qui a brisé le lien entre vous? Vous pourriez effectivem­ent les ignorer comme elles le font avec vous, mais comme de voir vos petits-enfants semble une priorité pour vous, vous devez être conscient que couper les liens avec leurs mères, ça va aussi couper les liens avec eux. Qu’est-ce qui serait le plus difficile à vivre pour vous?

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