Un intrus dans les forêts du Québec
Si vous êtes à la chasse au chevreuil présentement ou dans les prochaines semaines et que soudain vous voyez apparaître un ou des sangliers devant vous, dites-vous bien que vous n’avez pas la berlue. Ils sont bien réels.
Il n’y a pas si longtemps, le phénomène était marginal, sauf que maintenant, avec l’ampleur qu’il prend, il faut agir rapidement pour contrer les envahisseurs.
« Il faut savoir que le sanglier est considéré comme l’une des espèces envahissantes les plus néfastes au monde, d’expliquer Alain Cossette, directeur général de la Fédération québécoise des chasseurs et pêcheurs. Il peut causer des dommages importants aux écosystèmes et affecter grandement les espèces indigènes comme l’orignal, le chevreuil, des espèces recherchées par les chasseurs. »
La présence importante des chasseurs en forêt au cours des prochains jours incite Cossette à passer ce message : « Les prochains jours seront propices à la localisation de sangliers alors que les chasseurs de chevreuils (cerfs de Virginie) entreront massivement en forêts. Il devient important de signaler les présences afin de permettre les opérations de capture et l’éradication des sangliers qui se reproduisent en nature. Le ministère de Forêts, de la Faune et des Parcs procède présentement à des opérations en milieu naturel. Comme ces spécialistes ne peuvent pas être partout, ils ont besoin des témoignages des chasseurs pour réussir leur travail. »
PAS DE CHASSE
Au départ, certaines personnes préconisaient la chasse comme un moyen d’éliminer rapidement les sangliers. Toutefois, en se référant à des résultats ailleurs où on a décidé d’ouvrir la chasse, on a vite compris que ce n’était pas le moyen idéal.
« Nous demandons aux chasseurs d’éviter de tenter d’éliminer euxmêmes les sangliers. L’abattage de sangliers sauvages est interdit dans la réglementation. Les sangliers étant des animaux très intelligents, s’ils sont dérangés ou si on fait feu sur eux, ils se dispersent sur de plus grands territoires. Cela risque de compromettre grandement l’efficacité des opérations de capture. »
Selon les spécialistes du MFFP, la meilleure solution à ce problème, c’est de bâtir des enclos et d’inciter les sangliers à y entrer en les leurrant avec de la nourriture. Une fois qu’ils sont enfermés, ils deviennent plus faciles à contrôler. Comme c’est une espèce qui vit en groupe familial, s’il y a un sanglier, il risque d’y en avoir plusieurs. Cette méthode a prouvé son efficacité hors de tout doute.
POUR AIDER
Donc, au cours des prochaines semaines, que vous soyez chasseurs ou non, si lors d’une randonnée en forêt, vous apercevez un ou des sangliers, il faudrait le signaler immédiatement aux autorités compétentes. Vous pouvez le faire en téléphonant au numéro de SOS Braconnage qui est le 1 800 463-2191 ou par internet à l’adresse centralesos@mffp.gouv.qc. ca. Votre contribution est essentielle.
Voici quelques informations démontrant des conséquences pour le milieu.
–Le grand mammifère le plus prolifique au monde
–Il tolère une très grande diversité de climats –Il a peu de prédateurs –Il est omnivore –Aux États-unis, il coûte 1,5 milliard$ annuellement en dommages et en opérations de contrôle
–Il peut faire des dommages importants aux cultures
–Il peut faire de la prédation sur le bétail et faire des dégâts importants aux propriétés privées et lieux publics
Ce ne sont là que quelques exemples des problèmes engendrés. Il devient donc très important que la population collabore pour permettre aux spécialistes d’éliminer cette espèce. Partout où il est présent dans le monde, il cause énormément de problèmes.