Le Journal de Quebec

Un intrus dans les forêts du Québec

- JULIEN CABANA julien.cabana@quebecorme­dia.com

Si vous êtes à la chasse au chevreuil présenteme­nt ou dans les prochaines semaines et que soudain vous voyez apparaître un ou des sangliers devant vous, dites-vous bien que vous n’avez pas la berlue. Ils sont bien réels.

Il n’y a pas si longtemps, le phénomène était marginal, sauf que maintenant, avec l’ampleur qu’il prend, il faut agir rapidement pour contrer les envahisseu­rs.

« Il faut savoir que le sanglier est considéré comme l’une des espèces envahissan­tes les plus néfastes au monde, d’expliquer Alain Cossette, directeur général de la Fédération québécoise des chasseurs et pêcheurs. Il peut causer des dommages importants aux écosystème­s et affecter grandement les espèces indigènes comme l’orignal, le chevreuil, des espèces recherchée­s par les chasseurs. »

La présence importante des chasseurs en forêt au cours des prochains jours incite Cossette à passer ce message : « Les prochains jours seront propices à la localisati­on de sangliers alors que les chasseurs de chevreuils (cerfs de Virginie) entreront massivemen­t en forêts. Il devient important de signaler les présences afin de permettre les opérations de capture et l’éradicatio­n des sangliers qui se reproduise­nt en nature. Le ministère de Forêts, de la Faune et des Parcs procède présenteme­nt à des opérations en milieu naturel. Comme ces spécialist­es ne peuvent pas être partout, ils ont besoin des témoignage­s des chasseurs pour réussir leur travail. »

PAS DE CHASSE

Au départ, certaines personnes préconisai­ent la chasse comme un moyen d’éliminer rapidement les sangliers. Toutefois, en se référant à des résultats ailleurs où on a décidé d’ouvrir la chasse, on a vite compris que ce n’était pas le moyen idéal.

« Nous demandons aux chasseurs d’éviter de tenter d’éliminer euxmêmes les sangliers. L’abattage de sangliers sauvages est interdit dans la réglementa­tion. Les sangliers étant des animaux très intelligen­ts, s’ils sont dérangés ou si on fait feu sur eux, ils se dispersent sur de plus grands territoire­s. Cela risque de compromett­re grandement l’efficacité des opérations de capture. »

Selon les spécialist­es du MFFP, la meilleure solution à ce problème, c’est de bâtir des enclos et d’inciter les sangliers à y entrer en les leurrant avec de la nourriture. Une fois qu’ils sont enfermés, ils deviennent plus faciles à contrôler. Comme c’est une espèce qui vit en groupe familial, s’il y a un sanglier, il risque d’y en avoir plusieurs. Cette méthode a prouvé son efficacité hors de tout doute.

POUR AIDER

Donc, au cours des prochaines semaines, que vous soyez chasseurs ou non, si lors d’une randonnée en forêt, vous apercevez un ou des sangliers, il faudrait le signaler immédiatem­ent aux autorités compétente­s. Vous pouvez le faire en téléphonan­t au numéro de SOS Braconnage qui est le 1 800 463-2191 ou par internet à l’adresse centraleso­s@mffp.gouv.qc. ca. Votre contributi­on est essentiell­e.

Voici quelques informatio­ns démontrant des conséquenc­es pour le milieu.

–Le grand mammifère le plus prolifique au monde

–Il tolère une très grande diversité de climats –Il a peu de prédateurs –Il est omnivore –Aux États-unis, il coûte 1,5 milliard$ annuelleme­nt en dommages et en opérations de contrôle

–Il peut faire des dommages importants aux cultures

–Il peut faire de la prédation sur le bétail et faire des dégâts importants aux propriétés privées et lieux publics

Ce ne sont là que quelques exemples des problèmes engendrés. Il devient donc très important que la population collabore pour permettre aux spécialist­es d’éliminer cette espèce. Partout où il est présent dans le monde, il cause énormément de problèmes.

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