Le Journal de Quebec

Entente après un malentendu

- CHRISTOPHE­R NARDI ET GUILLAUME ST-PIERRE

OTTAWA | Le Canada a finalement donné son accord pour relancer le Partenaria­t transpacif­ique (PTP) après que Justin Trudeau a été accusé par la presse étrangère de vouloir le saboter hier.

« Nous n’allons pas accepter n’importe quelle entente, a dit le ministre du Commerce internatio­nal, François-philippe Champagne. Si ça prend une journée de plus, c’est la vie. »

Conclu en 2015, le PTP est sur le respirateu­r artificiel depuis que les États-unis se sont retirés sous la présidence de Donald Trump, qui prétendait que les Américains y perdaient au change.

Les leaders des 11 pays restants, dont le Canada, avaient prévu une rencontre au Vietnam dans l’espoir de renégocier l’accord sans les États-unis, en marge du Forum de coopératio­n économique Asie-pacifique (APEC). Après des discussion­s houleuses, les parties se sont entendues pour continuer à négocier.

Elles ont notamment convenu de maintenir des dispositio­ns existantes dans la première version de l’accord sur l’environnem­ent et les normes du travail, à la demande du Canada.

SABOTAGE ?

Mais les négociatio­ns ont pris une tournure inattendue en matinée lorsque Justin Trudeau ne s’est pas présenté à une « rencontre cruciale ».

Des médias australien­s ont alors rapporté que le premier ministre canadien tentait de saboter les discussion­s, citant des leaders politiques.

« Il y avait plusieurs dirigeants malheureux qui restaient assis là », a déclaré au journal australien Sydney Morning Herald un officiel australien qui participai­t à la réunion. Les dirigeants australien­s et d’autres pays étaient d’ailleurs furieux de la situation, selon le quotidien.

Un expert est aussi d’avis que l’absence de Trudeau semble démontrer un « manque de motivation » du Canada à ressuscite­r cet accord pourtant très important pour le pays.

MALENTENDU

Or, l’absence de Justin Trudeau n’était pas préméditée, a assuré le ministre Champagne dans un point de presse tard en soirée après une journée marathon de rencontres. « Le premier ministre n’a jamais eu l’intention de rater la réunion. Il y a un malentendu sur l’horaire », a-t-il expliqué.

Certains partenaire­s, comme le Japon, sont davantage pressés d’en arriver à une nouvelle entente. Tandis que le Canada souhaite de son côté revoir certaines dispositio­ns avant de s’engager plus avant.

M. Champagne a défendu la position de son gouverneme­nt, qui ne souhaite rien précipiter. « C’est un accord, si le Canada choisit d’y être, qui aura un impact pour les décennies à venir. Alors c’est important pour nous de bien le faire », a-t-il dit.

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