L’ÉCOLE QUI NE LAISSE TOMBER PERSONNE
L’odyssée Terrebonne a grimpé de 91 rangs au classement en instaurant une culture du succès
En mettant en place un accompagnement individuel serré et en ne laissant jamais tomber les décrocheurs, qui reçoivent des appels insistants pour ne pas abandonner, une école de Terrebonne a réussi à diminuer son taux d’échec de plus de 60 %. Un véritable tour de force.
Les dirigeants de l’école L’odyssée de Terrebonne, sur la Rive-nord de Montréal, ont choisi de freiner l’échec et le décrochage en instaurant une culture du succès dans l’établissement, qui grimpe cette année de 91 rangs dans le palmarès 2017 du Journal.
« Il faisait noir ici il y a quelques années à peine », admet d’entrée de jeu la directrice de l’école, Nathalie Deslauriers, en poste depuis cet été seulement, mais accompagnée d’adjoints qui ont vécu les grands changements. « L’établissement avait mauvaise réputation, les jeunes peinaient à réussir et nous étions fuis des enseignants parce que c’était trop difficile comme milieu. »
PLAN DE RÉUSSITE
Au tournant de 2010, l’équipe-école a donc choisi de se doter d’un plan de réussite et d’une convention de gestion axée sur ces élèves qui passaient entre les mailles du filet de la diplomation. « Parce que le diplôme d’études secondaires n’est pas la seule voie de sortie pour des jeunes en difficulté d’apprentissage », lance la directrice.
« On a compris qu’il ne fallait jamais lâcher ces jeunes-là. Aujourd’hui, personne ne peut quitter l’école sans avoir vu la conseillère en orientation qui essaie de leur concocter un projet d’avenir à leur image », explique Benoît Thibault, ajoutant qu’ils ne lâchaient pas facilement le morceau.
« On va les appeler à la maison jusqu’à ce qu’on puisse leur expliquer les différentes avenues qui s’offrent à eux. Souvent ils reviennent en comprenant qu’il ne leur manquait pas grand-chose », raconte M. Thibault. Un partenariat avec le centre de formation aux adultes L’avenir a aussi contribué à ce succès.
L’IMPORTANCE DES PROFS
Si l’école change les méthodes en place, les enseignants ont aussi eu un rôle primordial à jouer dans la renaissance de L’odyssée.
« Il y a plusieurs ingrédients de qualité dans la recette de L’odyssée, mais il y en a beaucoup qui viennent de l’équipe », confie Jean-françois Langelier, enseignant en sciences. « Il y a beaucoup de structures qui permettent de monitorer le cheminement de tous les élèves, pas seulement ceux en difficulté », souligne-t-il.
Parmi ces mesures, des rencontres multidisciplinaires ont lieu chaque semaine avec la direction pour revoir les dossiers d’élèves en difficulté.
Un système d’enseignants-ressources formés à partir du travail de chercheurs universitaires vient aussi améliorer les résultats au quotidien. « C’est une structure lourde, mais sans ça on va en échapper. Et ce sont des méthodes qui font boule de neige », assure la directrice Nathalie Deslauriers.
Tout ce travail concret d’accompagnement a eu pour effet d’améliorer, oui, les résultats scolaires des élèves, mais aussi l’ambiance entre les murs de l’école du secteur La Plaine.