Ottawa exhorté d’aider davantage ses vétérans
OTTAWA | Anciens combattants Canada est un « dédale administratif » et un « labyrinthe » bureaucratique qui empêchent les vétérans et leurs familles de bénéficier de ressources dont ils ont besoin, selon la directrice du Centre de la famille Valcartier. Elle exhorte Ottawa d’aider davantage ses vétérans.
« Il y a des gens qui ont une santé mentale parfaite qui virent fous lorsqu’ils essayent d’obtenir quelque chose d’anciens combattants. Donc, imaginez ce que vit quelqu’un qui a des troubles de santé mentale […] Les familles sont découragées par l’appareil bureaucratique qui les empêche de bénéficier d’outils, d’indemnités et des services auxquels ils ont droit. C’est tellement complexe qu’elles abandonnent », laisse tomber MarieClaude Michaud.
SOLUTION
Celle-ci est responsable du centre qui appuie les familles de militaires qui sont dans la région de Québec et la base militaire de Valcartier. Depuis mars 2016, son centre fait partie d’un projet pilote pour venir en aide aux vétérans et leurs familles qui ont besoin de services et de soutien durant la transition.
De tels projets « communautaires » sont d’ailleurs la solution pour aider les vétérans canadiens qui souffrent de plus en plus, plutôt que des gros programmes fédéraux qui n’impliquent pas directement les vétérans, dit-elle.
LES ENFANTS TOUCHÉS
Selon le plus récent Sondage sur la vie après le service militaire 2016, réalisé aux trois ans depuis 2010 auprès des vétérans canadiens par le gouvernement fédéral, pas moins de 28 % des anciens combattants ont dit que le retour à la maison a été « très difficile » pour leur conjoint(e).
Leurs enfants ne l’ont pas eu beaucoup plus facile, alors que pas loin d’un sur cinq dit avoir vécu difficilement la transition de leur parent militaire à la vie civile.
Ces données n’étonnent aucunement Mme Michaud, qui dit que son centre dessert de plus en plus de vétérans de la guerre en Afghanistan qui sont revenus blessés – physiquement ou mentalement – du conflit.
« Les conjointes se plaignent souvent qu’elles ont mis de côté leurs carrières pour assister le militaire à la retraite, mais qu’elles ne sont pas reconnues dans ce rôle par Ottawa. Financièrement, elles n’ont rien, mais elles ont toutes les responsabilités », indique-t-elle.
CAS COMPLEXES
Depuis le début du projet pilote, Mme Michaud dit que le téléphone du centre ne dérougit pas. Le service a été si populaire qu’ottawa a annoncé qu’il l’étendrait à l’ensemble des 32 centres de ressources pour les familles des militaires du pays.
Parmi les services offerts aux vétérans par le centre, on note : l’aide à trouver un emploi, un service d’information et de recherche de ressources auprès d’anciens combattants Canada, des spécialistes en en interventions à la maison et même un service de garderie d’urgence pour les parents.
« Ce qui nous a plus surpris, c’était la complexité de chaque cas à cause des enjeux de santé », détaille la DG.