Si le sourire disparaît
Il s’est écrit beaucoup de choses depuis l’élection de Valérie Plante. Certains ont fait état de la surprise de son élection, d’autres ont voulu démontrer son manque d’expérience avec des faiblesses argumentaires effarantes.
Tous ont parlé de son sourire et de sa joie de vivre. Comme si ce trait était important et définissait l’ensemble de ses politiques. Mais qu’arrivera-t-il lorsque Valérie cessera de sourire ? Qu’elle adoptera un ton sérieux ou encore un peu triste ? Comment allons-nous juger cette attitude ?
LE PIÈGE
Nul besoin d’être devin pour répondre à ces questions : on dira qu’elle est dépassée et qu’elle n’a pas l’étoffe pour être mairesse. Alors que lorsque Denis Coderre n’avait aucune expérience en politique municipale et arborait un air sérieux, nous étions prompts à juger sa détermination et son sens du devoir.
Valérie ne bénéficiera pas de la même largesse. J’aimerais me tromper, mais les nombreuses études sur la perception des femmes en politique ne me rendent pas optimiste.
C’est un piège pour plusieurs femmes dans l’espace public : les mêmes comportements encensés chez les hommes sont jugés défavorables pour une femme. Valérie n’a pas gagné à cause de son sourire, mais de ses propositions, de ses idées mises de l’avant qui répondaient aux besoins des citoyens de Montréal.
RÉÉCRIRE LES RÈGLES
Certes, elle a brisé des barrières. Elle a réussi à se faire élire en portant robes et manteaux colorés. Jusqu’à son élection, les modèles féminins avaient plutôt montré qu’il fallait se conformer, adopter un habit sobre et plutôt « masculin ».
Laisser bijoux, foulards, broches et escarpins au vestiaire. La bataille se fait à armes égales. Valérie a décidé de réécrire les règles. C’est un signal pour toutes celles qui regardent la politique et se demandent s’il y a de la place pour une diversité de femmes en politique. La réponse est maintenant : oui.