L’ÉI reprend un bastion stratégique en Syrie
BEYROUTH | (AFP) Le groupe État islamique (ÉI) est parvenu à reprendre hier à l’issue de violents combats la ville syrienne de Boukamal, frontalière de l’irak et ultime bastion urbain des djihadistes, deux jours après sa perte au profit des forces progouvernementales.
Au plan diplomatique, le président américain Donald Trump et son homologue russe Vladimir Poutine se sont accordés hier pour dire qu’il n’y avait pas de « solution militaire » possible à la guerre qui déchire la Syrie depuis plus de six ans, une fois les djihadistes vaincus. Soutenues par l’aviation russe, les forces du régime avaient annoncé jeudi avoir conquis Boukamal.
Mais hier, « L’ÉI a totalement repris Boukamal. Les forces du régime et les milices alliées sont maintenant à un ou deux km de la périphérie de la ville », a indiqué le directeur de l’observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH) Rami Abdel Rahmane.
CIVILS TUÉS
Cette progression djihadiste survient après une contre-offensive et des embuscades, qui avaient permis dès vendredi à L’ÉI de reprendre près de la moitié de cette ville stratégique de l’est syrien.
Les tirs à l’artillerie des forces pro-régime et les raids aériens russes s’abattent sur les zones encore contrôlées par les djihadistes dans l’est du pays, a indiqué le directeur de L’OSDH Rami Abdel Rahmane.
Hier, au moins 26 civils, dont neuf enfants, ont été tués dans des bombardements à l’artillerie du régime et des frappes russes sur deux camps de déplacés et des villages où se sont réfugiés de nombreux habitants de Boukamal, a indiqué L’OSDH.
CÔTÉ IRAKIEN
Du côté irakien de la frontière, les forces gouvernementales ont lancé hier l’offensive sur la dernière poche djihadiste du pays, reprenant une dizaine de villages dans le secteur.
L’objectif est notamment de reprendre Rawa, dernière localité irakienne encore tenue par les combattants de L’ÉI. « Les troupes poursuivent leur progression », a assuré le général Abdelamir Yarallah, responsable des opérations.
La déclaration commune des présidents américain et russe intervient alors que L’ÉI a perdu ces dernières semaines toutes les villes — à l’exception de Boukamal — qu’elle occupait en Syrie face au régime de Damas, soutenu par la Russie. Ce régime a aujourd’hui pu reprendre le contrôle de 52 % du pays.