Après la chute
Annoncé avec tambours et trompettes, le tout nouveau roman de Dennis Lehane fait déjà grand bruit.
Quand il ne met pas en scène le tandem de détectives privés Kenzie et Gennaro – dont les six opus sont réellement captivants – ou les truands de la géniale série Coughlin – au moins 30 heures de plaisir garanti avec Un pays à l’aube, Ils vivent la nuit et Ce monde disparu –, Dennis Lehane écrit des standalones qui, tôt ou tard, finissent par être portés au grand écran. Après la chute, son petit dernier du genre, est d’ailleurs présentement en cours d’adaptation cinématographique… même s’il est nettement moins bon que Mystic River ou Shutter Island. Ce qui ne nous a pas empêché de le dévorer d’un bout à l’autre parce que, dès les premières pages, le personnage de Rachel a réussi à nous intriguer.
Tout comme les héroïnes de Gone Girl ou de La fille du train, la journaliste Rachel Childs a de sérieux problèmes psychologiques. Un « détail » qu’elle parviendra habilement à cacher jusqu’au jour où elle craquera en direct devant des milliers de spectateurs au cours d’un reportage tourné quelques mois après le tremblement de terre de magnitude 7 qui a secoué Haïti. À partir de là, aucune station télé ne voudra l’engager et si le hasard ne l’avait pas amenée à recroiser la route de Brian Delacroix, l’étrange détective d’origine canadienne qui, au tournant des années 2000, a tenté de l’aider à retrouver son père, Rachel n’aurait probablement jamais pu surmonter aussi vite ses crises de panique et sa phobie des lieux publics. Un bien pour un mal, puisque Brian ne tardera pas à la confronter à quantité d’autres problèmes.
Un thriller psychologique addictif malgré sa chute fort discutable.