Un suspense à Drummondville
Patrick Senécal, le maître du suspense et de la terreur, a imaginé que le chaos s’emparait de la vie ordinaire d’un propriétaire de bar de Drummondville dans son nouveau roman, Il y aura des morts. Pour Carl Mongeau, le train-train quotidien fait place à
Carl prépare le 20e anniversaire du bar Le Lindsay. Tout s’annonce bien et il est heureux, à 51 ans, de constater qu’il peut couler des jours sereins. À part sa séparation après 28 ans de vie de couple, tout va plutôt bien dans sa vie.
Mais le 12 août, sa vie va devenir tout sauf tranquille. Et la paranoïa ne le quittera plus à partir du moment où Diane, une cliente étrange et élégante, vêtue de blanc, lui annonce quelque chose de troublant. Une blague de mauvais goût ou... un avant-goût de ce qui s’en vient ?
Patrick Senécal va donner une bonne dose d’adrénaline à ses lecteurs avec cette histoire où la paranoïa s’ancre fortement dans le quotidien, et où l’action envahit des endroits familiers.
« Je voulais faire un livre avec beaucoup d’action, une espèce de chasse à l’homme, de quelque chose qui bouge beaucoup, et de montrer à travers cette course où un gars doit à la fois survivre et trouver ce qui lui arrive. J’aimais le mélange des deux », commente-t-il en entrevue. « Il doit réfléchir, mais en même temps se sauver de gens qui veulent le tuer. »
Il souhaitait que l’action se déroule sur un très court laps de temps. « Pour rendre ça le plus vraisemblable possible – même si je suis conscient que c’est un roman où je pousse la limite de la vraisemblance assez loin –, il ne fallait pas que ça dure longtemps. Donc, ça dure deux jours : ça commence le samedi, et ça finit le dimanche. »
LE CHAOS
Il qualifie lui-même son roman de « over the top ». « C’est réaliste... mais on est dans l’excès pas mal tout le temps. Dès le début, je donne le ton et j’installe le côté ludique. Mais un thème plus noir s’est imposé : c’est celui du chaos. »
Le personnage principal, même s’il pense contrôler sa vie, même s’il a tout fait pour être heureux, va vite se rendre compte qu’il est en réalité la marionnette du chaos. « Contre Dieu parlait aussi du chaos, mais cette fois, j’en parle d’une façon plus ludique, plus dans l’action, que dans l’intériorité. Ce thème explose à l’extérieur du personnage. »
Patrick Senécal aime bien le thème du chaos et trouve même que c’est un peu vrai. « J’ai l’impression que plus on vieillit, plus on se rend compte – pas juste en regardant notre vie – qu’on ne contrôle pas grand-chose de notre vie et qu’on ne sait pas vraiment ce qui va nous arriver. Et ça, c’est un constat qui peut avoir l’air angoissant. Mais plus tu fais la paix avec ça, plus tu as des chances d’être serein. Un peu comme Camus qui disait qu’à partir du moment où on accepte que la vie est absurde, ça va beaucoup mieux ! »
LIEUX FAMILIERS
Il situe l’action dans des lieux familiers. « Ce roman est vraiment drummondvillois et je voulais que tous les endroits dont je parle – ou presque – soient vrais. Tous les noms de rue que je nomme sont vrais, les cours d’école sont vraies, et même si on ne connaît pas Drummondville, on a cette impression d’authenticité. […] C’est un circuit touristique de Drummondville... mais un circuit touristique sanglant. »