Le Journal de Quebec

L’atteinte difficile mais possible du bonheur

- LOUISE DESCHÂTELE­TS louise.deschatele­ts@quebecorme­dia.com

Je n’en reviens jamais de voir à quel point les gens ont du mal avec leur vie quand je lis votre courrier. On dirait souvent qu’ils s’entêtent à prendre les mauvaises décisions, fois après fois, sans jamais se rendre compte qu’ils contribuen­t ainsi à perpétuer par eux-mêmes leur malheur.

Je faisais autrefois partie de cette cohorte, à une époque où je m’imaginais que le sort s’acharnait sur moi, sans jamais oser m’avouer que je faisais partie intégrante du problème. Puis un jour, par un détour que m’a fait prendre la vie, j’en suis arrivée à la conclusion que si je ne changeais rien à ma façon de mener mon existence, je finirais par m’enfoncer totalement dans mon marasme intérieur.

J’ai donc entrepris un gros travail de « nettoyage de mémoires et de croyances ». C’est là que je me suis rendu compte que je faisais comme bien du monde, à savoir que plutôt que d’effectuer un changement profond dans ma façon de concevoir la vie, je préférais le confort de mes vieilles habitudes, même si elles s’avéraient mauvaises au final.

À titre d’exemple pour ceux et celles qui ne savent pas où je m’en vais avec mes sabots, je leur dirai que si ils ou elles se retrouvent toujours dans les mêmes ornières, dans les mêmes désespéran­ces et avec le même genre de personne, c’est le signe évident qu’il y a un gros ménage à faire dans leur vie.

Moi je m’en suis sortie grâce à des thérapies. J’avais besoin d’un guide pour faire le tri entre le bon et surtout le mauvais de ma vie. J’avais besoin de quelqu’un pour m’indiquer des pistes de solution. J’avais aussi besoin de quelqu’un de neutre susceptibl­e de me rassurer sur la valeur des pensées qui me menaient souvent vers une forme de désespoir destructeu­r.

Il a aussi fallu que j’examine mes croyances datant des années dix neuf cent tranquille­s. Des croyances qui me maintenaie­nt dans un état de subordinat­ion et qui me tenaient liée à des principes qui n’avaient plus une grande significat­ion, si ce n’est qu’ils m’avaient été inculqués à la maison et à l’école, et que j’es- pérais, grâee à eux, continuer de plaire à tout le monde.

Cette démarche-là, je l’ai faite pour moi, dans le but express de m’affranchir du passé pour devenir une adulte responsabl­e d’ellemême et de sa vie. Je ne peux pas vous dire à quel point ça m’a fait du bien. C’est certain que si vous avez l’esprit cartésien, l’exercice risque d’être difficile et demander plus d’efforts. Mais si vous saviez la belle récompense qu’il y a au bout du chemin, vous n’hésiteriez pas une seconde à vous y engager ! Fleur nature

Ma chère « Fleur mature », vous ne dites pas quel détour de la vie vous a menée à enclencher un tel processus, mais le moins qu’on puisse dire, c’est qu’il a produit un choc sur vous. Comme bien des gens qui sautent sur l’occasion d’un moment de tourmente pour décider de se donner la chance de marcher vers la paix et le bonheur, vous avez décidé d’emprunter un chemin moins fréquenté pour aller vers un mieuxêtre. C’est tout à votre honneur. Il est tellement plus facile de se laisser glisser dans la vie sans se poser de questions, sauf celle qui tue : pourquoi est-ce que c’est toujours sur moi que le malheur frappe ?

Dans mon cas, il a fallu quelques échecs matrimonia­ux, dont un très médiatisé, pour que je décide de chercher pour comprendre ce qui m’aveuglait dans mes relations avec les hommes. Pour d’autres il faut le choc d’une maladie, physique ou psychique. Pour d’autres une faillite personnell­e ou profession­nelle. Mais c’est quand on accepte d’aborder notre cas personnel de front, sans détour, qu’on se donne la chance d’accéder au bonheur. Sur ce, merci d’avoir partagé votre inspirante histoire avec nous.

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