Le VUS qui veut être UNEVOITURESPORT
Le segment des VUS compacts compte une tonne de joueurs. Ford Escape, Toyota RAV4, Honda CR-V et Kia Sportage, pour ne nommer que ceux-là, en font tous partie. C’est un défi constant de se démarquer de la concurrence.
Alors que le prédécesseur du CX-5, le Tribute, jouait le robuste du groupe, le CX-5 a tenté, dès son arrivée, en 2012, de jouer l’athlète. Mais qu’en est-il réellement ?
SOUS LE CAPOT
Le CX-5 peut être animé par deux moteurs à quatre cylindres de 2,0 L ou de 2,5 L. Le premier, qui ne développe que 155 chevaux, n’est livrable que dans la version GX. Offrir un prix de base alléchant consiste essentiellement en sa seule raison d’être. Quant au second moulin, il développe 187 chevaux. Sans pour autant être exceptionnellement puissant, ce moteur est convenable.
Dans un autre registre, soulignons que Mazda n’a pas emprunté la trajectoire des transmissions à variation continue (CVT). En ce qui concerne le CX-5, à moins d’opter pour la version GX à deux roues motrices qui est jumelée à une boîte manuelle à six vitesses, toutes les versions sont munies d’une transmission automatique comptant autant de rapports. Pas la plus vive qui soit, mais cette dernière travaille efficacement.
SUR LA ROUTE
Le CX-5 est présenté comme le plus dynamique de la gamme des VUS compacts. Le plus sportif, même ! Mes attentes étaient possiblement trop élevées. On peut mettre la faute sur le département du marketing. Mais on doit se rendre à l’évidence. Le CX-5 est aussi sportif que mon grand-père de 95 ans qui décide d’aller prendre une marche après le souper pour digérer.
Le problème, c’est aussi le nom de la catégorie : véhicule utilitaire sport compact. Ceux qui sont réellement sportifs, ce sont ni plus ni moins que des exceptions. Mais donner l’impression au consommateur qu’il peut faire un Jacques Villeneuve de lui-même avec le véhicule qu’il vient d’acheter, c’est payant pour les constructeurs.
Alors que chez Mazda, on essaie presque de nous faire croire que le CX-5 est aussi agile que la MX-5, j’ai le malheur de vous dire que c’est faux. À bord du CX-5, on s’ennuie aussi du comportement routier d’une Mazda3. Au chapitre de la direction, il n’y a pas de quoi écrire à sa mère. C’est précis, mais gare à vous. Malgré ses qualités, il ne peut défier les lois de la physique. Le CX-5 est bien haut et ça paraît en virage.
Cela dit, le CX-5 est loin d’être désagréable sur la route. Il est relativement doux et plutôt silencieux. Il n’est simplement pas sportif comme on le prétend.
CONSOMMATION
Après 225 kilomètres parcourus, principalement dans un environnement urbain, nous avons enregistré une consommation de 11,2 L/100 km. C’est légèrement plus que celle annoncée par Mazda, qui se chiffre à 10,2 L/100 km en ville et à 8,3 L/100 km sur route. En comparaison avec ses concurrents, il consomme sensiblement autant que le Toyota RAV4 (10,5 L/100 km et 8,3 sur route). Quant aux Subaru Forester (9,2 L/100 km en ville et 7,4 sur route) et Honda CR-V (8,7 L/100 km en ville et 7,2 sur route), leur consommation est inférieure à celle du Mazda CX-3.
ESPACE INTÉRIEUR
Relativement spacieux, l’aménagement intérieur du CX-5 n’est pas non plus sans faille. Tout dépendant de votre position de conduite, il est possible – c’était mon cas – que la console centrale vous apparaisse encombrante.
Par ailleurs, le cinquième occupant, celui qui prendra place au centre sur la banquette arrière, risque de se sentir fortement à l’étroit. Heureusement, peu importe où on est assis, le dégagement pour la tête est adéquat.
Soulignons aussi au passage le bon goût dans le choix des couleurs.
BREF
Est-ce que j’achèterais un CX-5? Probablement pas. Le Subaru Forester est un bon choix, principalement en raison de son système de traction intégrale et de sa visibilité qui donne quasiment l’impression d’être dans un aquarium.
Il y a aussi le Toyota RAV4, que je conseille sans aucune retenue. Pourquoi ? Tout simplement parce qu’il ne se prend pas pour un autre. Il joue la carte de la fiabilité et n’essaie pas d’être ce qu’il n’est pas.
En jouant la carte sportive, le Mazda CX-5 n’a pas la même honnêteté.