Les VUS massacrés par un designer
La question nous brûle les lèvres. On ne peut pas croiser un designer renommé sans lui demander ce qu’il pense du look actuel des voitures parmi les plus populaires du marché.
L’homme dont je parle est Paul Deutschman, le dessinateur québécois dont vous avez pu lire un reportage ici même, dans cette chronique, il y a quelques semaines. Paul est responsable du design chez Callaway, une firme américaine spécialisée dans la transformation de la Corvette.
DES SURPRISES
Cela dit, quelle est son opinion du design automobile en général ?
Notre concepteur s’est surtout attardé au design des VUS dans leur catégorie respective. Ainsi, chez les VUS compacts, le Fiat 500X est le modèle qui a retenu son attention, et cela, même s’il a été rudoyé par la presse spécialisée et qu’il figure parmi les véhicules dont la fiabilité est discutable. Au risque de s’attirer les foudres du grand public, Paul Deutschman juge que le Fiat 500X offre tous les avantages d’un VUS, avec un design original et peu agressif.
Bien sûr, son format est un peu juste, mais on apprend vite à se serrer les coudes. Sa grande maniabilité lui donne une vocation de passe-partout.
AVEC NOS EXCUSES
Dans une catégorie supérieure, Paul n’est pas tendre envers le QX80 d’infiniti. « C’est une véritable horreur », dit-il, au point que je me demande si je ne devrais pas m’excuser auprès du constructeur. « Il me met en rogne chaque fois que j’en vois un sur la route. »
Comme autre option, Paul propose le Range Rover Velar, un modèle dont le design est radicalement contrasté et très chic. Par ailleurs, note notre designer invité, « la Toyota Prius s’est transformée en une abomination de design qui semble avoir entraîné l’ensemble des dessinateurs japonais. Il suffit de regarder le VUS pleine grandeur de Lexus avec sa calandre rébarbative pour s’en rendre compte ». À l’autre extrémité de la palette du design, le Juke de Nissan, malgré son originalité, est aussi un échec. Une opinion largement partagée par les acheteurs.
En somme, les designers ne partagent pas toujours les goûts du grand public et c’est ce qui ouvre la porte à de grandes réussites tout comme à des ratages significatifs.
« C’est une véritable horreur. »