Réparer le système Phénix pourrait coûter plus d’un milliard de dollars
CARLA QUALTROUGH
OTTAWA | (Agence QMI) La facture totale pour la réparation du système de paye Phénix du gouvernement fédéral pourrait dépasser le milliard de dollars, a laissé entendre, hier, la ministre des Services publics et de l’approvisionnement, Carla Qualtrough.
Implanté en février 2016 pour un coût supérieur à 300 millions $, le système de paye accumule les ratés depuis son lancement. Des dizaines de milliers d’employés ont connu et continuent de connaître des problèmes avec leur paye, allant d’un montant trop élevé à pas de paye du tout.
Lors d’un passage à l’émission Question Period de CTV, la ministre Qualtrough a laissé tomber qu’elle espérait que le coût pour arranger le système ne dépasse pas le milliard de dollars. « Je ne peux pas le garantir », a-t-elle ajouté.
« Je me sens horriblement mal qu’on ne puisse pas payer nos fonctionnaires avec célérité et exactitude toutes les deux semaines. En vérité, ça m’empêche de dormir la nuit », a ajouté Mme Qualtrough.
L’an dernier, le gouvernement s’était donné pour objectif de régler le problème avant le 31 octobre 2016. Or, Phénix accumulait toujours 265 000 transac- tions en retard à la fin d’octobre 2017. Implanté dans l’espoir de dégager des économies de 70 millions $ par année, le système informatisé devrait plutôt coûter 93 millions $ cette année juste pour tenter de réparer les problèmes qu’il cause.
ON SE LANCE LA BALLE
Les libéraux au pouvoir à Ottawa et les conservateurs s’accusent mutuellement d’être responsables des ratés entourant Phénix.
« Nous sommes un pays développé, mais on dirait que nous avons une administration et des services publics dignes du tiers monde », a lâché le député conservateur Kelly Mccauley, qui blâme le Parti libéral pour avoir mis en oeuvre Phénix en février 2016.
Le gouvernement accuse plutôt son prédécesseur, qui a accordé le contrat de Phénix à la seule firme ayant postulé à l’appel d’offres, IBM, et qui a surtout centralisé le Centre de paye fédéral à Miramichi.
« Ce problème [est] créé par le gouvernement précédent, lorsque celui-ci a imprudemment mis à pied plus de 700 conseillers en rémunération », a soutenu le secrétaire parlementaire Steven Mackinnon.