Le gouvernement menace d’imposer une loi spéciale
À moins d’une entente de dernière minute, Québec imposera une loi spéciale aux ingénieurs de l’état, évitant du même coup un « trafic monstre » aux automobilistes de Québec et Montréal.
« Je souhaite qu’en attendant les partis puissent convenir d’ici demain [aujourd’hui] d’une entente. S’il n’y a pas d’entente, il y aura une loi spéciale », a déclaré le président du Conseil du trésor, Pierre Arcand, hier en fin de journée, alors même que les négociations se poursuivaient quelques étages plus bas.
Le gouvernement négocie depuis 36 mois pour renouveler la convention collective de ses ingénieurs.
Les positions des deux partis sont aux antipodes. Québec propose 9,15 % sur cinq ans afin de respecter son cadre budgétaire et par équité envers les autres employés de l’état. L’association professionnelle des ingénieurs du Gouvernement du Québec (APIGQ), elle, demande 20 % sur sept ans, afin d’améliorer l’attractivité de la profession face au privé.
PAS DE CONGESTION
La menace d’une loi spéciale vient mettre un terme à la possibilité d’une congestion importante à Québec et Montréal. En effet, le gouvernement Couillard affirmait que la grève des heures supplémentaires des ingénieurs forcerait le ministère des Transports à faire inspecter 22 infrastructures de jour, plutôt que de nuit, ou la fin de semaine.
« C’est évident que le ministère des Transports ne procédera pas à l’inspection de jour du pont Risi aux abords du pont Pierre-laporte demain, vendredi et lundi », a confirmé hier le ministre des Transports, André Fortin.
Le MTQ n’inspectera pas non plus d’infrastructures de jour à Montréal. Les travaux auront plutôt lieu de nuit ou la fin de semaine, une fois la loi spéciale adoptée, ce qui devrait être chose faite demain matin.
La veille, André Fortin avait dit craindre que les inspections de jour causent un « trafic monstre » à Québec et Montréal.
FIN DES MOYENS DE PRESSION
Pour sa part, le président de L’APIGQ s’est montré déçu de la sortie de Pierre Arcand. Marc-andré Martin a révélé que son association avait annoncé au gouvernement, deux heures auparavant, la suspension jusqu’au printemps de ses moyens de pression.
Il n’y aurait eu « aucune congestion » sur les routes, a-t-il assuré.
De plus, les ingénieurs venaient de déposer une nouvelle offre, plus proche des demandes du gouvernement.