Le sommet de la pyramide est de plus en plus riche
2015 a été prospère pour le « 1 % » de Canadiens gagnant plus de 234 700 $ par an
OTTAWA | Cadres de grandes entreprises, financiers, médecins, joueurs de hockey… le « 1 % » des plus riches du Canada s’enrichit beaucoup plus vite que les 99 % des contribuables restants, démontre une nouvelle étude.
Le revenu du 1 % des Canadiens les plus fortunés a augmenté considérablement comparativement à celui du contribuable lambda en 2015, révèle une analyse de Statistique Canada publiée hier.
En moyenne, ses membres ont reçu une fulgurante augmentation de salaire de 12,2 % en un an seulement, pour gagner 529 600 $.
Cela, alors que les revenus de la population générale ont progressé d’à peine 2,6 % entre 2014 et 2015, passant d’un salaire moyen de 45 900 $ à 47 100 $.
PLUS RICHES
Toutes les tranches de revenus ont connu une hausse cette année-là, mais le « 1 % » s’est accaparé une part encore plus importante du gâteau, à 11,2 % de tout l’argent gagné au pays (hausse de 1 point de pourcentage).
Cette bonne nouvelle pour les plus nan- tis de la société est la conséquence des 102 300 $ reçus, en moyenne, pour les dividendes d’entreprises (+ 35 %).
« Ça nous montre que quand les revenus des entreprises augmentent, elles ne vont pas réinvestir dans l’économie. On voit qu’elles vont plutôt les verser à leurs actionnaires », remarque Julia Posca, chercheuse à l’institut de recherche socioéconomique (IRIS).
Même s’il demeure très majoritairement masculin, le « 1 % » a compté une « proportion record » de 23,2 % de femmes en 2015.
MOINS À MONTRÉAL
Par contre, peu de Montréalais y ont fait leur entrée. Seuls 250 d’entre eux se sont rajoutés aux 27 490 membres du « 1 % ».
Les provinces de l’ontario (4000 nouveaux très riches) et la Colombie-britannique (1635 nouveaux très riches) ont vu l’essentiel de la croissance.
La diminution du poids du Québec dans ce palmarès inquiète Alexandre Moreau, de l’institut économique de Montréal
« Ces gens paient beaucoup d’impôt. Sans eux, les plus faibles revenus devront payer plus cher leurs services publics », dit-il.
Pour faire partie du club des 1 % du Canada, il fallait avoir gagné 234 700 $ en 2015.