Crois et meurs
Le rapport du coroner sur la mort de la jeune mère Éloïse Dupuis qui a refusé des transfusions sanguines parce qu’elle était témoin de Jéhovah a choqué le Québec. Je le comprends.
La liberté de religion n’a pas bonne presse au Québec. C’est une erreur.
Pensezy. La liberté de religion garantit non seulement des droits religieux aux croyants, mais assure aux athées que personne ne viendra leur enfoncer une pratique ou une croyance religieuse dans la gorge.
Sans une garantie constitutionnelle de liberté de religion, qu’estce qui empêche un pays d’imposer une religion d’état ? De favoriser financièrement un culte au détriment d’un autre ? De lancer des chasses aux sorcières ?
Les individualistes pleins de compassion que nous sommes jugent la validité de grands principes par la lorgnette de cas individuels extrêmes. Cela réduit les horizons de réflexion sur la société.
PRIX À PAYER
Il n’y a pas de laïcité ou de neutralité de l’état sans liberté de religion.
Mes anciens amis hassidiques étaient prolaïcité – quitte à perdre les subventions aux écoles – parce qu’elle empêche l’état de se mêler de religion, place toutes les croyances sur un pied d’égalité et garantit la liberté de conscience.
Ce qui comprend, tristement, tragiquement, le droit de se laisser mourir pour ses croyances.
Imaginer qu’on va débarrasser l’humanité, ou même le Québec, de la religion est une utopie. Les communistes ont essayé. On ne va pas non plus confier les enfants de familles religieuses à la DPJ pour éviter qu’on leur lave le cerveau. Revenons sur Terre.
La pensée magique est aussi dangereuse que la pensée religieuse. Demandezle aux proches de Chantal Lavigne qui est morte cuite dans une hutte à sudation chamanique.
La liberté a un prix : cette fois, c’est Éloïse Dupuis qui a ramassé la note. Pour nous tous.