Le Journal de Quebec

Des meubles payés non livrés

Artemano sous la Loi sur la faillite et l’insolvabil­ité

- ELISA CLOUTIER

Des centaines de clients qui attendaien­t leur livraison de meubles provenant d’artemano se retrouvent le bec à l’eau, n’ayant aucune idée de quand et comment ils pourront récupérer leurs biens. L’entreprise, qui traîne une dette de 13 M$, est maintenant entre les mains d’un syndic en insolvabil­ité.

Le 9 novembre, la cour Supérieure du Québec a nommé KPMG en tant que séquestre aux biens d’artemano, ce qui signifie que le syndic a pris possession des magasins, du siège social et des entrepôts, « pour une durée indétermin­ée ».

Toutes les serrures des huit magasins à travers le Québec et l’ontario ont d’ailleurs été changées jeudi dernier, selon le copropriét­aire Shimon Finkelstei­n. Six magasins situés à Toronto, Ottawa et Montréal avaient été fermés à la fin du mois d’octobre.

ACTIVITÉS SUSPENDUES

Plusieurs clients interrogés par Le Journal, qui ont tous payé leur mobilier en entier avant de l’avoir reçu, s’inquiètent aujourd’hui de ne pas revoir la couleur de leur argent.

Plusieurs d’entre eux affirment avoir payé entre 1000 $ et 5000 $ pour des tables, chaises, penderies et lits en bois. Un groupe de clients s’estimant floués s’organise d’ail- leurs sur Facebook, alors qu’un recours collectif est envisagé.

Simon Collin, de Québec, qui attend toujours sa penderie de près de 1000 $, en plus des frais de livraison de 125 $, a même envoyé une mise en demeure à l’entreprise, lundi.

« Je n’aurais jamais acheté si j’avais su que l’entreprise avait des problèmes », mentionne le résident de Québec.

C’est en consultant la page Facebook de l’entreprise, samedi, que la majorité des clients ont appris la nouvelle.

« Artemano a mis fin à tout concours actuelleme­nt en vigueur sur les réseaux sociaux. Artemano désire aviser ses clients à l’effet que la compagnie a suspendu ses opérations pour une durée indétermin­ée », peut-on lire. Aucun message en ce sens n’est toutefois indiqué sur le site de vente en ligne de l’entreprise, qui était toujours fonctionne­l, hier.

« NOUS AVONS TOUT ESSAYÉ »

Joint par Le Journal, le copropriét­aire de l’entreprise affirme que tous les clients pourront récupérer leurs biens, mais devront se déplacer pour aller les chercher, même s’ils ont déjà payé des frais de livraison.

« Nous avons tout fait pour que le curateur fasse la livraison, mais ce n’était pas possible », se désole Shimon Finkelstei­n, précisant que les clients recevront des formulaire­s au cours des prochains jours, sans pouvoir donner plus de détails.

 ?? PHOTO JEAN-FRANÇOIS DESGAGNÉS ?? Artemano est maintenant géré par le syndic en insolvabil­ité KPMG. Les clients n’ont encore aucune informatio­n à savoir quand ils pourront récupérer leurs meubles, même s’ils ont payé des frais de livraison variant entre 150 et 200 $.
PHOTO JEAN-FRANÇOIS DESGAGNÉS Artemano est maintenant géré par le syndic en insolvabil­ité KPMG. Les clients n’ont encore aucune informatio­n à savoir quand ils pourront récupérer leurs meubles, même s’ils ont payé des frais de livraison variant entre 150 et 200 $.

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