La Russie vient en aide au Venezuela
MOSCOU | (AFP) Le Venezuela, déclaré en défaut partiel, a obtenu hier un mince répit financier de la part de la Russie, mais doit encore renégocier sa lourde dette avec ses créanciers s’il veut éviter d’aggraver sa crise économique et humanitaire.
Mis en difficulté par la chute des cours du pétrole, sanctionné par les agences de notation, le pays est acculé à restructurer une dette extérieure estimée à environ 150 milliards $ par certains experts, alors que sa population souffre déjà de graves pénuries d’aliments et de médicaments, faute d’argent pour les importer.
ACCORD SIGNÉ
Marquant un premier, mais relativement modeste pas dans cette direction, une délégation du gouvernement du président Nicolas Maduro a signé un accord rééchelonnant un crédit russe de 3,15 milliards de dollars, accordé en 2011 pour acheter des armements russes.
Selon le ministère russe des Finances, le document prévoit un nouveau calendrier de remboursement des échéances sur dix ans avec des versements « minimaux » pendant les six premières années.
« L’allègement de la charge de la dette [...] permettra d’utiliser les fonds libérés pour développer l’économie du pays, améliorera la solvabilité de l’emprunteur et augmentera les chances pour tous les créanciers de recouvrer les crédits déjà accordés », a expliqué le ministère.
« Il s’agit de termes très favorables que le Venezuela peut honorer » et d’un accord qui va « satisfaire un ensemble de besoins du peuple vénézuélien », s’est félicité Wilmar Castro, ministre de l’agriculture et vice-président responsables de l’économie.
« Cet accord marque un renforcement des relations entre les deux pays », a-t-il souligné.
« MINCE RÉPIT »
Le geste de Moscou reste toutefois loin de répondre à l’ampleur des difficultés financières de Caracas, qui ne dispose plus que de 9,7 milliards de dollars de réserves et doit rembourser au moins 1,47 milliard d’ici fin 2017, puis 8 milliards en 2018.
« C’est un répit, mais un mince répit », a commenté l’économiste Orlando Ochoa.