Le Journal de Quebec

Trop compliqué

- LISE RAVARY

Je déteste le pot. Ça fait tousser, ça endort, ça donne faim, donc ça fait grossir, et ça rend niaiseux. C’est peut-être pour cette raison que je n’ai pas encore écrit sur la légalisati­on de la marijuana au Canada.

Évidemment, je suis pour. Même si le pot pourrait bien scraper toute une génération de jeunes hommes. Nous n’avons pas le choix. C’est l’état ou les Hell’s. Les jeunes vont fumer, anyway.

Mettre des gens en prison parce qu’ils ont fumé une plante, c’est stupide. Mais élaborer d’interminab­les règlements pour permettre aux gens de fumer cette plante ne l’est-il pas autant ? J’aurais préféré que la légalisati­on du cannabis se fasse dans un esprit de simplicité volontaire.

Le projet de loi 157 déposé hier, copie quasi conforme de la législatio­n ontarienne, va dans le sens inverse. Le cannabis aura même une société d’état, la SQC, Société québécoise du cannabis, à son nom. Avec 150 points de vente joliment décorés, un site web transactio­nnel, un C.A. de onze membres, un PDG, des emplois syndiqués et j’en passe.

Les cégeps et les CHSLD peuvent même construire des fumoirs à pot !

APPROCHE PURITAINE

Il faut encadrer la vente de marijuana, comme le ministère de l’agricultur­e encadre la vente du poulet, mais est-il nécessaire que ce soit si compliqué ? Étions-nous obligés d’avoir une approche aussi lourde, aussi puritaine ?

Pour ma part, j’aurais donné à des commerçant­s fiables, je pense à Couche-tard, le contrat de vente de marijuana. Ils vendent déjà des produits contrôlés, notamment de l’alcool, aussi, sinon plus dangereux que le pot. Pourquoi auraient-ils été incapables d’en vendre de façon responsabl­e ?

Le gouverneme­nt aurait perçu les taxes, merci bonsoir.

Nous préférons tout confier à l’état qui pousse l’outrecuida­nce jusqu’à interdire la culture d’un seul plan de pot chez vous.

Même si le fédéral le permet.

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