René Guay devient évêque du diocèse de Chicoutimi
Le prêtre de 67 ans choisi par le pape succède à monseigneur André Rivest qui a pris sa retraite en janvier
SAGUENAY | Le pape François a procédé à la nomination de René Guay, un prêtre de 67 ans originaire de Saint-thomas-didyme, comme nouvel évêque du diocèse de Chicoutimi.
C’est la première fois dans toute l’histoire du diocèse que l’évêque choisi par le pape pour devenir le plus haut responsable de l’église au Saguenay–lac-saint-jean provient de la région.
Fier de ses origines, René Guay, qui vient d’obtenir son doctorat en théologie pratique de l’université Laval, se décrit comme un homme du peuple, à l’image du pape François.
Il a passé plusieurs années au Chili et provient de la tradition de la coopération internationale. René Guay ne peut séparer son engagement social de sa vie spirituelle.
« Je vais pousser fort pour qu’on soit des chrétiens dynamiques sur la place publique. Pas seulement moi, il faut qu’on soit une Église vivante », affirme Mgr Guay.
René Guay pense que les reportages qui montrent le pape François en action ont un impact dans l’imaginaire des gens parce qu’il y prend soin des plus faibles. « Par ricochet, il prend soin de l’église », croit le nouvel évêque, qui pense avoir de nombreuses affinités avec le chef de l’église catholique.
LUCIDE
S’il est plein d’espoir quant à l’avenir, alors que le sort de plusieurs églises semble incertain, Mgr Guay demeure terre à terre malgré tout. « Je suis très lucide. On ne se contera pas de peur. On ne voit pas beaucoup d’églises pleines ni de fabriques qui ont beaucoup d’argent », précise-t-il.
« Mais je ne suis pas inquiet de l’avenir. L’organisation va changer, beaucoup. L’église, c’est avant tout le peuple de Dieu, les hommes, les femmes, les familles. Au Chili, souvent, on n’avait même pas d’église. J’ai célébré des messes de Noël dans des champs », raconte René Guay qui dissocie la foi chrétienne des temples dans lesquels on la pratique.
VOCATION
René Guay a su dès son plus jeune âge qu’il désirait devenir prêtre. « Je dis souvent que je jouais à la messe quand j’étais jeune, mais ce n’est pas totalement exact. C’était ma manière de prier », se souvient celui qui dit vouloir donner sa vie pour rendre les gens heureux et avoir une société plus juste.
Ce désir de justice se retrouve dans une de ses implications, lui qui est aumônier dans les prisons. Le nouvel évêque, qui aimerait se faire appeler Mgr René, travaille encore à l’établissement de détention de Québec. « J’ai été 20 ans aumônier à la prison de Chicoutimi. […] Dans chaque personne on peut rencontrer le Seigneur », pense M. Guay.