Le Journal de Quebec

Quand Angélil se mêlait de hockey

Raymond Bourque révèle les détails de la transactio­n qui l’a envoyé au Colorado

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AGENCE QMI | C’est un heureux hasard du destin. Le Québécois Raymond Bourque ne pensait jamais remporter la Coupe Stanley, encore moins avec l’avalanche du Colorado. Une série d’appels, dont un d’un certain René Angélil, lui a permis de réaliser finalement son plus grand rêve.

Bourque a raconté dans les moindres détails, au cours d’une entrevue à la chaîne TVA Sports dans le cadre des activités soulignant le centenaire de la Ligue nationale de hockey, la transactio­n qui a changé sa vie.

Tout a commencé à l’hiver de l’an 2000 par une demande d’échange en bonne et due forme au directeur général des Bruins de Boston à l’époque, Harry Sinden. Et Bourque avait ciblé une destinatio­n en particulie­r.

« J’ai demandé aux Bruins d’être échangé, car l’équipe n’allait nulle part, a-t-il expliqué. C’était difficile, ça m’affectait personnell­ement. À l’époque, comme je me faisais construire une maison à Boston, je ne voulais pas aller jouer dans l’ouest, je voulais rester dans l’est. Je voulais jouer à Philadelph­ie. Je pensais que les Flyers étaient l’équipe qui me donnerait les meilleures chances de gagner la coupe. »

SI PRÈS... ET SI LOIN

Bourque a même cru un instant que son projet allait se concrétise­r.

« Réjean Lemelin était l’entraîneur des gardiens à Philadelph­ie. Je savais tout ce qui se passait dans l’organisati­on. Un samedi après-midi, alors qu’on jouait contre les Flyers, Réjean m’a dit : Raymond, c’est fait, après le match, tu t’en viens avec nous. »

Cela ne s’est cependant pas déroulé comme il le pensait.

« Après le match, j’ai pris la rondelle et je l’ai rapportée dans le vestiaire. J’ai ensuite attendu dans le vestiaire, mais je n’ai pas eu de nouvelles de personne. Je me suis donc rendu au bureau de Sinden pour essayer de le trouver, mais il n’était pas là et il ne répondait pas à son téléphone. Il m’a rappelé plus tard dans la soirée pour me dire qu’il y avait d’autres équipes impliquées dans la transactio­n. »

Parmi ces équipes, il y avait l’avalanche, alors dirigé par Pierre Lacroix, un ami personnel d’angélil. Le célèbre impresario a pris l’initiative d’appeler directemen­t Bourque, avec qui il avait déjà joué au golf.

« Quand René Angélil m’a appelé, il m’a dit : “Salut Raymond, c’est René, me reconnais-tu ?” J’avais déjà joué au golf avec lui. Il m’a dit : “Il paraît que tu vas te faire échanger. Pierre ne sait pas que je t’appelle, mais je te dis que l’avalanche serait une bonne équipe pour toi, tu aimerais ça, les gars sont cool.” Je lui ai répondu : “Ce n’est pas vraiment là où je veux aller, avant de le remercier pour l’appel.” »

CE N’EST QUE PARTIE REMISE

Peu de temps après cette conversati­on, Sinden a contacté Bourque pour lui dire de ne pas se présenter à la patinoire le lendemain parce qu’une transactio­n se tramait.

Un autre appel, cette fois de la part de son coéquipier Dave Andreychuk, a éclairci le mystère. Il lui a appris qu’il faisait partie de la même transactio­n.

Plus tard dans la même soirée du 6 mars 2000, Sinden a confirmé le tout à Bourque : l’illustre défenseur était échangé à l’avalanche en compagnie d’andreychuk en retour du défenseur Martin Grenier, des attaquants Brian Rolston et Samuel Pahlsson et d’un choix de premier tour au repêchage, qui est devenu Martin Samuelsson.

La patience de Bourque a encore été mise à l’épreuve puisque l’avalanche a été éliminé en finale de l’associatio­n de l’ouest par les Stars de Dallas.

Il a dû attendre à sa deuxième année au Colorado pour atteindre son but ultime : à sa 22e et dernière saison, le 9 juin 2001, Bourque a enfin pu soulever le trophée de Lord Stanley. Un moment d’anthologie qui a marqué les esprits.

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PHOTO D’ARCHIVES, REUTERS Raymond Bourque a soulevé la coupe Stanley pour la première fois de sa carrière après 22 saisons dans la LNH. Le défenseur québécois avait eu le privilège d’être le premier à soulever le précieux trophée ce soir-là.
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RENÉ ANGÉLIL Ami de Pierre Lacroix

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