Le Journal de Quebec

JOSEPH FACAL joseph.facal@quebecorme­dia.com Un peu d’aide, M. le ministre

Nageant dans les milliards après des années de coupes, le gouverneme­nt Couillard fera pleuvoir les dollars d’ici aux élections.

-

Demandent-ils la lune, M. Barrette ?

Au travers des feux d’artifice, il aurait les moyens d’y aller d’une dépense discrète au profit de gens dont on ne parle jamais.

Êtes-vous responsabl­e d’un parent âgé en perte d’autonomie, d’un proche avec une déficience intellectu­elle, un handicap lourd, ou avec des problèmes de santé mentale ou de toxicomani­e ?

Si oui, on n’a pas besoin de vous dire la lourdeur de la tâche.

Quand les proches n’en peuvent plus, le réseau public ne suffit pas à la tâche pour prendre en charge tous ces cas.

Il est donc assisté par un réseau d’établissem­ents, que le milieu appelle des « ressources intermédia­ires », qui offrent des services similaires à ceux du réseau public.

COLÈRE

Ce réseau comprend 880 établissem­ents dans toutes les régions du Québec, emploie 10 000 personnes, prend en charge 13 000 personnes fragiles.

Leurs négociatio­ns avec le gouverneme­nt n’avancent pas depuis des mois.

Demandent-ils la lune ? Sont-ils un autre groupe de « chialeux » parmi d’autres ?

Un préposé aux bénéficiai­res en CHSLD gagne 23 $ par heure, alors qu’un préposé aux bénéficiai­res dans une ressource intermédia­ire gagne entre le salaire minimum et 13 $ par heure, tout en exerçant davantage de responsabi­lités.

Il pose en effet des gestes qui, dans les CHSLD du réseau public, sont faits par une infirmière. En plus d’être sous-payés, ces gens ont donc la langue à terre.

Pour qu’ils fassent un travail correct, il faut les former.

Cette formation est payée par les dirigeants de ces établissem­ents, qui ne reçoivent pas un sou du gouverneme­nt, alors que celui-ci leur impose des exigences de qualité.

Comme le réseau public manque de préposés aux bénéficiai­res, sitôt formés par d’autres, il vient les recruter.

On ne blâmera certes pas ces travailleu­rs de vouloir presque doubler leur salaire. Mais dans mon temps, on appelait cela du maraudage.

Si le gouverneme­nt se fait tirer l’oreille pour investir dans ce réseau, c’est qu’il y voit un très avantageux cheap labour.

Un usager dans ces ressources intermédia­ires coûte 108 $ par jour au gouverneme­nt, contre 300 $ par jour dans un CHSLD et 1200 $ dans un hôpital.

C’est pour cela que le gouverneme­nt a réduit les places dans les CHSLD, alors qu’il augmentait de 34 % les places dans ces établissem­ents au cours des 5 dernières années.

ÉQUITÉ

Le gouverneme­nt Couillard leur offre une hausse de 8 % de leur enveloppe budgétaire sur 5 ans. Pendant ce temps, le salaire minimum aura augmenté de 18 %.

Par pudeur, on se retiendra de rappeler les hausses faramineus­es consenties aux médecins.

Allons, M. Barrette, on vous sait capable quand vous le voulez vraiment.

 ??  ??
 ??  ??

Newspapers in French

Newspapers from Canada