Un individu « imprévisible » déclaré délinquant dangereux
Un homme de 30 ans qui n’a pratiquement « jamais vécu en société » a été déclaré délinquant dangereux, et ce, pour une « durée indéterminée ».
Frédéric Surprenant est décrit par les experts comme étant un individu « impulsif, imprévisible, irréfléchi, réfractaire à l’autorité » et dont le risque de « récidive violente est très élevé ».
Au surplus, il présente un « syndrome de Gilles de la Tourette, une dépendance aux substances, un trouble déficitaire de l’attention avec hyperactivité et un trouble de personnalité mixte, limite et antisociale ».
Pour obtenir ce qu’il désire, il « manipule, négocie, menace, construit des armes artisanales, mord, crache, lance ses excréments, met le feu, agresse, s’automutile en se frappant la tête contre les murs ou en se lacérant avec des rasoirs ».
QUINZE CHEFS D’ACCUSATION
Lors de son dernier passage à la cour, Surprenant avait plaidé coupable à quinze chefs d’accusation, dont voies de fait armées, voies de fait simples, intimidation et menace de mort à l’égard de plusieurs agents correctionnels qui l’avaient sous leur responsabilité.
En 2015, alors qu’il se trouvait au pénitencier de Donnacona, il a tenté de frapper un officier à l’aide d’un pic artisanal, puis il a menacé à plusieurs reprises de « mettre le feu à sa cellule » ou encore de « tuer des officiers ».
En juin de cette année-là, alors qu’il se trouvait devant le tribunal, Surprenant a ajouté qu’il ne voulait pas revenir devant la cour parce que s’il revenait, il allait « tuer un screw ».
Comme il a déjà séjourné à de multiples reprises à l’unité spéciale de détention (USD), du pénitencier de Sainte-anne-desPlaines où vivent les criminels considérés comme les plus dangereux au pays, il en avait profité pour souligner à la juge Marie-claude Gilbert qu’il désirait « retourner là » puisque c’était « sa place ».
PLUSIEURS FACTEURS
Bien qu’elle ne puisse écarter « la conclusion des experts selon laquelle une possibilité de traitement existe », la juge Gilbert s’est questionnée à savoir si cette possibilité « pouvait être réelle ».
Pour elle, plusieurs facteurs militent en faveur d’un emprisonnement indéterminé, comme suggéré par la procureure de la Couronne, Me Nadine Dubois.
« Le nombre d’infractions, la nature et la gravité des antécédents judiciaires, le risque élevé de récidive violente, les troubles de santé mentale […] sa non-participation au cours des dernières années aux programmes offerts, son manque d’assiduité à prendre sa médication, le nombre important d’incidents violents en détention démontrant la mise en échec de toute forme d’autorité ou de contrôle » militent tous pour la peine indéterminée qui pourra être révisée en 2024.