Le Journal de Quebec

24 ANS À SE CACHER

- ERIC THIBAULT

« Il se cache depuis 1993 », écrit le sergent Pierre Frenette dans ses notes d’une rencontre qu’il a eue avec Bertrand Duchaine.

Duchaine est l’une des personnes qui ont dénoncé Gérald Gallant et Raymond Bouchard aux policiers. « C’est une grosse responsabi­lité », a-t-il dit en entrevue au Journal.

Ce n’est qu’à l’hiver 2003 que Duchaine a su l’identité de celui qui l’a atteint de quatre projectile­s d’arme à feu lors de deux tentatives de meurtre.

Il dit l’avoir appris de la bouche de son frère Christian, qui frayait encore dans le trafic de drogue et qui connaissai­t bien Raymond Bouchard au moment de sa disparitio­n.

« Mon frère était resté avec cette gang-là, a-t-il dit. On n’était pas en bons termes et on se voyait pas souvent. Mais le 25 février 2003, il est venu me voir et m’a dit le nom du tueur qui m’a tiré dessus. Il m’a aussi dit qu’il avait reçu des menaces et qu’on voulait se servir de lui pour passer un gars de la gang. Je lui avais dit de sacrer son camp de là. »

SORDIDE BOUCHERIE

Le 12 mars 2003, Jean-claude Gagné – l’oncle de Bertrand et de Christian Duchaine – est allé reconduire son neveu Christian au commerce Métal Beauport, propriété de Raymond Bouchard. Il s’agissait d’un guet-apens.

Le 31 août 2006, Gérald Gallant avouait aux policiers que le trafiquant surnommé « Le Prince » était la 28e et dernière personne qu’il a assassinée avant son arrestatio­n.

Gallant l’a criblé de balles dans le commerce. Puis, le corps a été démembré et brûlé. Gallant et un complice se sont débarrassé­s de ses cendres en les mettant à l’intérieur d’un contenant de peinture qui fut jeté dans un conteneur à déchets.

« Ç’a été rough en maudit d’apprendre ça », a commenté Bertrand Duchaine.

Le survivant craint encore pour sa vie même si Gérald Gallant n’est pas censé quitter le pénitencie­r avant l’an 2034.

Surtout depuis que Raymond Bouchard a obtenu sa libération conditionn­elle, l’été dernier, après avoir purgé les deux tiers d’une peine de 15 ans d’incarcérat­ion.

« Un gars comme lui, qui a passé 50 ans de sa vie dans le milieu criminel, ça ne se réhabilite pas de même. Est-ce que ça va recommence­r ? Ça se pourrait bien. Je peux pas dormir tranquille ni baisser ma garde », dit Bertrand Duchaine.

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