Les petits bonbons fiscaux des villes
Les villes et municipalités n’ont pas le droit d’offrir des terrains, des congés de taxes ou bien... de l’argent aux travailleurs qui viennent s’installer chez eux, mais les communautés trouvent quand même le moyen de le faire, a pu constater Le Journal.
« Le Comité de développement de la municipalité, complètement indépendant d’elle, rembourse le terrain à ceux qui s’installent de façon permanente à Sainte-aurélie, en Chaudière-appalaches. L’équivalent de la taxe foncière est aussi payé », révèle Stéphane Hétu, directeur général de la municipalité qui compte un peu plus de 900 âmes.
M. Hétu insiste bien : ce n’est pas la municipalité qui offre ces avantages fiscaux, mais bien un comité séparé. Il dit que Sainte-aurélie fait bel et bien partie de ce comité, mais que son financement provient aussi de diverses activités.
Pour M. Hétu, ce genre de mesure aide les entreprises du coin, comme Les Produits Forestiers D.G. ou encore JBV Conception Fabrication, à dénicher la main-d’oeuvre en contexte de pénurie.
CADEAUX À LA POCATIÈRE
La Pocatière, dans le Bas-saint-laurent, s’est fait taper sur les doigts par le ministère des Affaires municipales et de l’occupation du territoire (MAMOT) l’automne dernier, pour ses cadeaux aux nouveaux résidents.
En 2016-2017, quiconque s’est fait construire une maison a eu droit à 5000 $ sur deux ans et tout nouvel acheteur d’une demeure a eu droit à 2000 $.
Québec estime à plus de 50 000 $ les avantages fiscaux offerts aux nouveaux résidents grâce à l’organisme Développement économique La Pocatière (DELP). Le MAMOT a rappelé dans une lettre au directeur qu’il ne pouvait pas faire cela.
« On le faisait de bonne foi. On s’est rendu aux arguments du ministère. On a arrêté. Mais on trouve regrettable que d’autres le fassent sans être sanctionnés », a dit Daniel Chabot, directeur général de La Pocatière.