Le Journal de Quebec

De généreux « cadeaux » afin d’attirer des travailleu­rs

La région de l’abitibi s’est dotée d’un fonds de « séduction » de 150 000 $ pour attirer des candidats

- FRANCIS HALIN

Jamais les entreprise­s et les villes du Québec n’ont eu autant besoin de main-d’oeuvre, au point où les candidats se font désormais courtiser à coup de « cadeaux », de portes ouvertes et d’offres d’emploi alléchante­s. C’est ce que Le Journal a pu constater aux quatre coins de la province lors de la préparatio­n de notre dossier.

Dans plusieurs régions du Québec, la course contre la montre pour recruter des employés prend toutes sortes de formes :

√ Création d’un « Fonds de séduction » comprenant : visite éclair en avion payée, frais d’entrevue remboursés, déménageme­nt gratuit. ( Aujourd’hui)

√ Des offres de terrains, de congés de taxes, etc. ( Aujourd’hui)

√ Une formation rémunérée de six semaines pour attirer des mécanicien­s. ( Demain)

√ Recours à des agences de recrutemen­t de travailleu­rs immigrants. ( Lundi)

√ Des portes ouvertes, comme chez Olymel et Lebreton. ( Mardi)

SÉDUIRE À TOUT PRIX

S’il y a une région au Québec qui a pris le taureau par les cornes, c’est bien l’abitibi, où une communauté s’est dotée, il y a six ans déjà, d’un outil spécial appelé « Fonds de séduction ».

« À ma connaissan­ce, il n’y a pas d’équivalent ailleurs au Québec. En Abitibi-témiscamin­gue en tout cas, c’est unique », explique Pierre Corbeil, maire réélu à la tête de la Ville de Val-d’or et préfet de la MRC de La Vallée-de-l’or.

Pour lui, le Fonds de séduction lancé en 2011 est un succès, parce que l’enveloppe de près de 150 000 $ a permis la création d’une quarantain­e d’emplois.

1500 $ AUX CANDIDATS

Pour attirer soudeurs, machiniste­s, mécanicien­s et géologues, très sollici- tés par l’industrie minière notamment, le Fonds de séduction se décline en trois volets.

Un premier montant pouvant aller jusqu’à 500 $ va à l’employeur pour qu’il invite le candidat à une visite exploratoi­re dans la région (vol, visite et dégustatio­n compris).

Une deuxième somme de 500 $ va à l’employé pour qu’il rembourse ses frais de déménageme­nt.

Enfin, un troisième montant de 500 $ est donné à l’employeur 90 jours après l’embauche du travailleu­r. L’argent peut servir au logement de l’employé ou à tout autre besoin.

Seules les entreprise­s de 99 employés et moins ayant leur siège social dans l’une des six municipali­tés de la MRC, dont Val-d’or, Senneterre et Malartic y ont droit. Le candidat recruté doit habiter à plus de 250 km de la compagnie qui l’embauche.

UNE HISTOIRE D’AMOUR

À Val-d’or, l’ingénieur alimentair­e Mouhamad Diene a mordu à l’hameçon. Le jeune homme de Québec a choisi d’y déménager grâce au fameux Fonds de séduction.

« J’ai pris l’avion. J’ai passé la fin de semaine là-bas. On a visité des magasins d’aliments naturels, une brasserie, un restaurant de poutine, des cafés », relate Mouhamad Diene.

Résultat, il est aujourd’hui directeur de production et de recherche et développem­ent de l’usine de Cuisine Soleil qui fabrique des collations de lentilles grillées. Au mois de février prochain, il célébrera sa première année en terre abitibienn­e.

 ?? PHOTO FRANCIS HALIN ?? Pierre Corbeil, préfet de la MRC de La Vallée-de-l’or et maire de Val-d’or, n’est pas prêt à dire que son Fonds de séduction est la solution à tous les maux partout au Québec, mais il voit là un gros « plus » pour les entreprise­s de son coin....
PHOTO FRANCIS HALIN Pierre Corbeil, préfet de la MRC de La Vallée-de-l’or et maire de Val-d’or, n’est pas prêt à dire que son Fonds de séduction est la solution à tous les maux partout au Québec, mais il voit là un gros « plus » pour les entreprise­s de son coin....

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