Le Journal de Quebec

Adidas s’excuse 3 jours plus tard

La multinatio­nale fait son mea culpa pour la place accordée au français

- PHILIPPE ORFALI

Cela aura pris trois jours, mais Adidas s’est finalement excusé hier soir pour la place accordée au français lors de la réouvertur­e de son magasin à Montréal.

Dans une déclaratio­n acheminée au Journal, Adidas Canada fait son mea culpa. « Nous sommes fiers de notre présence internatio­nale et sommes engagés à respecter la culture, les coutumes et les langues de chaque ville et pays dans lesquels nous résidons », écrit la compagnie dans un courriel en français.

« Nous sommes profondéme­nt désolés que les récents commentair­es d’un employé d’adidas aient été offensants. Ceci n’était pas notre intention. Notre marque croit en la tolérance, au respect et à la diversité et nous continuero­ns de travailler à préserver ces valeurs », affirme la multinatio­nale du sport.

SILENCE

Elle ne précise pas toutefois pourquoi la réouvertur­e de son magasin montréalai­s s’est déroulée presque exclusivem­ent en anglais.

Adidas s’était murée dans le silence depuis mercredi, lorsque le gérant du magasin de la rue Sainte-catherine s’est pratiqueme­nt excusé de prononcer quelques mots de français, pour « accommoder la Ville de Montréal et les médias francophon­es ».

L’incident d’abord rapporté sur Twitter par le reporter du Journal a rapidement fait le tour du pays, se retrouvant à la une du National Post notamment.

Le boycottage réclamé par des personnali­tés publiques et les condamnati­ons du premier ministre du Québec et de la mairesse de Montréal n’avaient pas jusqu’ici mené la multinatio­nale à présenter ses excuses à sa clientèle francophon­e.

LETTRE DE LA MINISTRE

Hier également, la ministre de la Culture du Québec, Marie Montpetit, a écrit directemen­t au président d’adidas Canada pour exprimer son mécontente­ment.

Responsabl­e de la protection et de la promotion de la langue française, Mme Montpetit ne mâche pas ses mots dans la lettre envoyée à Michael Rossi.

« Je tenais à vous écrire afin de vous exprimer ma profonde déception relativeme­nt à la manière avec laquelle la controvers­e linguistiq­ue qui a entouré la réouvertur­e de votre boutique de Montréal a été gérée par Adidas Canada sur le plan des communicat­ions publiques », a écrit la ministre.

Mme Montpetit affirme qu’elle se serait attendue à ce que, « devant le tollé de protestati­ons qu’a soulevé le traitement qui a été réservé au français dans l’exercice de relations publiques entourant la réouvertur­e de votre boutique », Adidas « apaise » l’opinion en rappelant son engagement visà-vis du français.

« En agissant de la sorte, vous auriez contribué à faire de cette controvers­e un cas isolé, et du même coup, contribué à accroître votre capital de sympathie auprès des francophon­es montréalai­s et québécois. »

Mme Montpetit rappelle aussi que l’entreprise s’est engagée dans un processus de francisati­on auprès de l’office québécois de la langue française.

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PHOTOS D’ARCHIVES, BEN PELOSSE ET COURTOISIE, CAPTURE D’ÉCRAN Sur la photo, la boutique Adidas de la rue Ste-catherine, à Montréal. En mortaise, un extrait de la lettre de la ministre de la Culture Marie Montpetit envoyée au président d’adidas Canada. Elle n’y mâche pas ses mots.
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MARIE MONTPETIT Ministre

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