Le Journal de Quebec

LOUISE DESCHÂTELE­TS

- louise.deschatele­ts@quebecorme­dia.com

À qui revient de décider qui a l’âge pour aimer?

Chaque fois que j’ai tenté de confier mon histoire, même à une meilleure amie, je l’ai regretté parce que je me suis fait accuser de tous les maux : vicieuse, victime, pauvre innocente, attardée mentale etc. J’étais sur le point de péter ma coche quand est sorti sur les écrans québécois le film de Léa Pool avec Sophie Nélisse qui m’a redonné espoir que la société québécoise en vienne à se montrer un peu moins radicale dans ses jugements.

Ma mère a été abusée physiqueme­nt par mon père biologique durant toute mon enfance. Lui qui disait m’adorer me rendait complice de ses violences en me jurant que jamais, moi sa fille adorée, je ne pourrais être comme ma mère. Mais à l’adolescenc­e ça a changé et il a commencé à me traiter de « pute comme ta mère ». Séparée de mon père depuis quelques mois, alors qu’elle se faisait insulter par ce dernier venu me reconduire, son nouveau chum a pris notre défense en lui infligeant une raclée.

J’avais 14 ans et je suis follement tombée amoureuse de notre sauveur. J’ai tout fait ensuite pour le séduire. Un soir que ma mère était retenue à l’hôpital par son travail d’infirmière, j’ai réussi à attirer son chum dans mon lit et nous avons fait l’amour. C’était fantastiqu­e! Il a vite quitté mon lit ensuite pour aller prendre une douche en me faisant jurer que ce qui venait de se passer n’avait jamais eu lieu et ça m’a fait pleurer.

J’aime cet homme plus que tout au monde et je vois bien dans ses yeux qu’il me désire encore, mais j’aime aussi ma mère. Ni lui ni moi n’avons jamais rien dit à ma mère. Mais c’est l’homme de ma vie et je ne sais combien de temps je vais réussir à durer sans éclater. Une jeune pas si jeune que ça

Il est important que tu saches qu’une personne qui a vécu ce que tu as vécu est très fragile, et que si un homme qui t’écoute et te redonne confiance en toi passe dans ton sillage, tu auras le réflexe de lui accorder une confiance totale. Ce qui s’est passé avec cet homme n’a rien à voir avec l’amour. Ni de ta part et surtout pas de la sienne. C’est lui l’adulte. Il te savait vulné- rable, et il a abusé de toi, en plus d’avoir floué ta mère, sa compagne. Est-ce que tu as raison de lui faire confiance? Et bien non ma belle!

On devrait refouler les Haïtiens aux frontières

J’ai 79 ans et en 2003 à mon divorce, il m’a fallu attendre six mois avant que le gouverneme­nt réajuste ma pension. Depuis trois mois, j’attends encore qu’on m’assigne un médecin de famille et que le gouverneme­nt donne son OK pour le paiement d’un médicament. Ce qui fait que je suis enragée que les immigrants illégaux arrivent ici clandestin­ement et qu’ils aient tout, tout cuit dans le bec, pendant qu’on attend en rongeant notre frein. On a toujours payé nos taxes et elles servent à aider des étrangers. J’ai trop fait de bénévolat pour me faire dire que je ne suis pas charitable. Quand va-t-on arrêter de voter pour la même gang de cons? Ça m’a finie quand j’ai entendu une Haïtienne dire qu’il était important qu’on traite ses semblables comme des humains quand dans leur pays ils vivent sur des tas de vidanges. On devrait changer le nom du Canada pour Babel. Enragée

Et on devrait changer le vôtre pour quoi? L’entraide universell­e fait partie des obligation­s des pays gâtés par la vie comme le nôtre. On devrait même se compter chanceux de n’avoir qu’à attendre un service quand on sait qu’il va venir un jour ou l’autre, quand d’autres doivent quitter leur pays faute d’y trouver de quoi manger.

Penséedujo­ur Les joies partagées font les amis, pas les souffrance­s. – Friedrich Nietzsche

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