Le Journal de Quebec

Le sort de l’athlétisme russe bientôt connu

-

MONACO | (AFP) La Russie peut-elle être réintégrée? Le Conseil mondial de la Fédération internatio­nale d’athlétisme (IAAF) se penche demain sur l’avenir athlétique du pays, suspendu depuis novembre 2015 pour dopage institutio­nnalisé, alors que le CIO doit prochainem­ent décider de la participat­ion de la Russie aux JO d’hiver 2018.

À dix jours d’une réunion cruciale de la commission exécutive du Comité internatio­nal olympique (5-7 décembre à Lausanne) qui décidera d’ouvrir ou non les portes de la Corée du Sud à la Russie, l’athlétisme doit donc donner le ton.

Sa décision de réintégrer ou non la Russie dans le concert des nations de l’athlétisme après avoir été privé des JO-2016 et des Mondiaux-2017, de dire si le pays a effectué les efforts nécessaire­s pour le mériter, pourrait peser pour la suite.

La Task Force indépendan­te mise en place pour juger de ses progrès dans la lutte antidopage remettra un nouveau rapport et c’est sur la base de ses conclusion­s que trancheron­t les membres du « gouverneme­nt » de la Fédération internatio­nale. Mais la tendance n’est clairement pas favorable aux Russes.

Juste avant l’ouverture des Championna­ts du monde début août à Londres, la Task Force présidée par le Norvégien Rune Andersen avait estimé que toutes les conditions n’étaient pas réunies pour une réadmissio­n mais que le pays était sur la bonne voie. Les excuses publiques du nouveau président de la Fédération russe à la tribune du Congrès de L’IAAF avaient ensuite donné le sentiment d’une prise de conscience et pouvaient laisser présager une prochaine réintégrat­ion.

LA DONNE A CHANGÉ

« Il y a des choses qui m’ont redonné confiance au cours des derniers mois, avait même déclaré le président de L’IAAF Sebastian Coe dans un entretien à L’AFP en octobre. Il y a eu une honnête évaluation par le président de la Fédération russe des défis que la Russie doit relever et de la feuille de route pour y arriver. Des progrès ont certaineme­nt été accomplis afin de remplir les critères. »

Mais la donne a singulière­ment évolué ces derniers jours, fragilisan­t de nouveau la position de la Russie. Le maintien par l’agence mondiale antidopage (AMA) de la suspension de l’agence nationale antidopage russe (Rusada), le 16 novembre, est une très mauvaise nouvelle et pourrait desservir le pays, aussi bien dans l’optique des JO-2018 que d’une réintégrat­ion par L’IAAF. Le patron de la Task Force a toujours répété que la fin de la disgrâce de la Russie ne pourrait intervenir sans la remise en conformité de la Rusada avec le Code mondial antidopage.

« La décision de L’AMA de ne pas agréer la Rusada ne va pas servir la cause russe, estime Bernard Amsalem, membre du Conseil mondial de L’IAAF et ex-président de la Fédération française d’athlétisme (2001-2016), interrogé par L’AFP. Je pense que l’on ne pourra pas lever la suspension car l’une des conditions importante­s réclamées n’a pas été satisfaite. Si les instances de régulation et de surveillan­ce du dopage ne sont pas agréées par L’AMA, je ne vois pas comment L’IAAF pourrait aller au-delà. »

Newspapers in French

Newspapers from Canada