Le Journal de Quebec

UNE RARE TEMPÊTE FRAPPE LES BRONCOS

- Stéphane Cadorette stephane.cadorette @quebecorme­dia.com

Dès le le retour de John Elway à la tête des Broncos de Denver en 2011, l’équipe a commencé à voguer sur une inspirante série de succès qui a solidifié une réputation déjà enviable à titre d’organisati­on modèle à travers la NFL. Mais voilà que la lune de miel connaît ses premiers tourments sans que l’horizon soit rassurant.

Elway et les Broncos, c’est un mariage naturel. À titre de quart-arrière légendaire de l’équipe de 1983 à 1998, celui qui est aujourd’hui directeur général et vice-président exécutif a conduit la franchise à cinq présences au Super Bowl, dont deux victoires en 1997 et 1998.

Lorsqu’il a réintégré l’organisati­on il y a six ans pour en devenir le grand manitou, Elway a vite été identifié comme le sauveur en ramenant sa vieille équipe en séries après une rare disette de cinq ans.

L’administra­teur et évaluateur de talent qu’il est devenu a immédiatem­ent séduit une base de partisans conquise à ses moindres décisions. Durant les dernières années, les Broncos ont goûté cinq fois en six ans aux séries, remportant même le Super Bowl derrière une remarquabl­e défensive en 2015. L’an dernier, les premiers signes d’un potentiel déclin se sont révélés, mais ce n’était rien à côté de la débandade de la présente saison. La séquence actuelle de six revers est la pire depuis 1990.

MAUVAISE ÉVALUATION

En nommant Vance Joseph comme entraîneur-chef, Elway a semblé s’élancer pour une première prise. Au point où le dirigeant a cru bon de déclarer publiqueme­nt la semaine dernière que son équipe était devenue « molle ».

La déclaratio­n intempesti­ve a déplu à de nombreux joueurs et surtout, n’a pas exactement démontré un appui fort à son entraîneur.

Cette semaine, c’est le coordonnat­eur offensif Mike Mccoy qui a payé le prix de l’inertie offensive qui afflige les Broncos. S’il est vrai que les Broncos ont glissé au 24e rang avec une faible moyenne de 18,3 points par match, Mccoy s’avérait la victime facile.

Le vrai problème est que Elway a imaginé qu’il était possible d’aller à la guerre avec les quarts-arrières Trevor Siemian et Brock Osweiler, ainsi qu’avec une ligne offensive qu’il n’a jamais su remodeler adéquateme­nt.

LYNCH DANS UN RÔLE INGRAT

Demain, ce sera au tour du choix de premier tour en 2016, le quart-arrière Paxton Lynch, de tenter de sortir l’équipe du pétrin. Il se remet d’une blessure, mais à ce jour, il n’a quand même pas été en mesure de s’élever au-dessus d’une compétitio­n somme toute médiocre à l’interne.

Avec la défensive monstrueus­e que les Broncos ont érigée dans les dernières années, Elway a pris le pari que même une prestation ordinaire de ses quarts-arrières, comme en 2015, ne priverait pas les Broncos d’aspirer aux grands honneurs.

On peut blâmer les quarts-arrières. On peut blâmer le personnel d’entraîneur­s. Mais on peut aussi, pour une rarissime fois, regarder en direction de John Elway, qui ne peut pas être élevé comme un dieu inatteigna­ble sur son piédestal.

Ses repêchages, pour la plupart, n’ont pas produit les effets escomptés et si Lynch se révèle un flop, l’organisati­on pourrait continuer de reculer. Mais laissons la chance au jeunot, qui doit voir du terrain. Ça, c’était clairement la décision à prendre !

Personne actuelleme­nt n’a l’autorité pour remettre Elway en question. Et même si c’était le cas, le démettre de ses fonctions ne serait absolument pas la chose à faire. Mais la tempête qui souffle sur Denver en ce moment, il en est aussi l’un des artisans, peu importe son statut.

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PHOTO AFP À titre de grand patron des Broncos, John Elway ne peut qu’espérer que son quart-arrière Paxton Lynch se métamorpho­se rapidement en sauveur pour ramener l’équipe vers la gloire.
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