Le Journal de Quebec

Le Canadien se tire dans le pied

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Il semble que le Canadien de Montréal court après sa malchance. Les rumeurs qui ont circulé autour de Carey Price et pour lesquelles la conjointe du gardien de but a dû s’exprimer sur les réseaux sociaux ne sont pas la faute des partisans ou des médias. L’organisati­on du Tricolore et son omerta n’ont qu’eux seuls à blâmer.

Ce qui se passe actuelleme­nt est d’un ridicule fou. La blessure « mineure » de Carey Price aura finalement pris un mois à guérir et, plutôt que de prendre exemple sur Ken Hitchcock à Dallas et de jouer francjeu avec les médias, et donc les partisans, l’organisati­on a plutôt décidé de jouer à cache-cache. Résultat : les rumeurs les plus folles ont circulé au sujet de Price.

C’est dommage, car l’équipe contrôle tellement tout qu’elle est en train de perdre le contrôle de son message, mais également la confiance de ses partisans. C’est ironique, quand même, d’entendre les dirigeants de l’équipe répéter qu’ils ne lisent pas les journaux ou ne regardent pas la télévision quand on les voit tenter de contrôler l’informatio­n comme ils le font.

Qu’arrive-t-il avec Ales Hemsky, Al Montoya ou Artturi Lehkonen? On ne sait pas.

QU’ON ARRÊTE DE DÉLÉGUER

À la place de contrôler l’informatio­n, j’ai hâte que Claude Julien arrête de déléguer et qu’il soit responsabl­e de tout. Dans le hockey d’aujourd’hui, il semble primordial pour une organisati­on d’avoir un entraîneur des gardiens, et d’autres responsabl­es des avantages et des désavantag­es numériques.

À un certain moment, je pense qu’il faut que les entraîneur­s en chef reprennent le contrôle, car ce sont eux les maîtres à bord. Diriger une équipe, c’est de l’action, réaction. Je ne dis pas que les entraîneur­s sont devenus paresseux, mais qu’on laisse les moniteurs derrière le banc aux adjoints, et qu’on parle aux joueurs, qu’on établisse des stratégies. En bref, qu’on coach !

Julien a d’ailleurs le mandat actuelleme­nt de relancer Max Pacioretty, Jonathan Drouin et Alex Galchenyuk. J’étais le premier à croire que de réunir ces trois joueurs était la clé, mais force est d’admettre que ce ne fut pas le cas. J’aimerais qu’on pense à Charles Hudon qui, selon moi, est une carte cachée pour relancer l’un ou l’autre de ces joueurs vedettes du Canadien.

AUCUN TRAITEMENT DE FAVEUR

Je pense également que Julien doit reprendre le contrôle de ses gardiens, une tâche qui semble actuelleme­nt être l’affaire de Stéphane Waite seulement.

En ce moment, on a l’impression que Waite est en quelque sorte l’entraîneur personnel de Carey Price, et que les deux hommes prennent des décisions en comité avant d’en faire part à Claude Julien.

C’est dommage, mais, peu importe le salaire, Price doit demeurer un joueur dans le vestiaire, pas un décideur. Si l’entraîneur décide qu’il sera d’office deux fois en deux soirs, personne ne devrait pouvoir argumenter.

L’EXEMPLE DES MEILLEURS

Après tout, pensez-vous vraiment que Patrick Roy et Martin Brodeur étaient fâchés d’être devant le filet pour un deux en deux ? Jamais ! Si Price veut faire partie de l’élite de sa profession, il devrait prendre exemple sur les meilleurs.

Pour être le meilleur, tu ne regardes pas le calendrier. Tu mets les jambières, tous les soirs, avec le désir de jouer.

S’il y a du positif à venir dans cette saison difficile du Tricolore, c’est justement le calendrier. Non seulement le gardien vedette de l’équipe sera de retour, mais le CH disputera huit de ses neuf prochains matchs à domicile.

— Propos recueillis par Kevin Dubé

 ??  ?? En tentant de protéger la vérité, Marc Bergevin ne fait qu’alimenter la machine à rumeurs. PHOTO D’ARCHIVES, AGENCE QM
En tentant de protéger la vérité, Marc Bergevin ne fait qu’alimenter la machine à rumeurs. PHOTO D’ARCHIVES, AGENCE QM

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