Le Journal de Quebec

REPÊCHAGE LE CH BON DERNIER

Plusieurs directeurs généraux entonnent le même refrain pour expliquer leur incapacité à améliorer leur formation : il est de plus en plus difficile de compléter des transactio­ns de nos jours.

- Yvon Pedneault yvon.pedneault @quebecorme­dia.com

Une théorie qui ne fait pas l’unanimité, on en conviendra, surtout quand on voit David Poile, des Predators de Nashville, dont les deux premiers joueurs de centre, il y a deux ans, étaient Mike Fisher et Mike Ribeiro.

Maintenant, Kyle Turris, Ryan Johansen et Nick Bonino évoluent au centre pour les finalistes de l’an dernier. Tous acquis par le biais d’une transactio­n. Puis, il a ajouté P.K. Subban en juin 2016, il a ajouté plus de profondeur en faisant l’acquisitio­n d’alexeï Emelin, accordant du même coup plus de robustesse à l’une des meilleures brigades défensives de la Ligue nationale.

Sans oublier l’acquisitio­n de Filip Forsberg pour une chanson.

Il faut préciser toutefois que Poile a vécu des années sombres à Nashville jusqu’à ce que les recruteurs de la for-

mation dénichent quelques patineurs comme Roman Josi (2008), Ryan Ellis (2009), Mattias Ekholm (2009) Colton Sissons (2012), Kevin Fiala (2014), Viktor Arvidsson (2014). On pourrait ajouter Seth Jones, échangé aux Blue Jackets de Columbus, en retour de Johansen.

L’IMPORTANCE DU RECRUTEMEN­T

On n’insistera jamais assez sur le recrutemen­t des jeunes joueurs. Les Blackhawks de Chicago éprouvent des ennuis cette saison, mais ils ont tenu le coup au cours des 10 dernières années, remportant trois coupes Stanley en raison du recrutemen­t de jeunes joueurs capables d’assurer la relève.

Les Penguins ont gagné deux coupes Stanley de suite parce qu’ils ont obtenu du renfort de Wilkes-barrie, leur équipeécol­e de la Ligue américaine.

Le repêchage, on le répétera toujours, n’est pas une science exacte, mais les décideurs les plus rusés, ceux qui ont du flair, se démarquero­nt toujours et apporteron­t à leur organisati­on de la stabilité.

D’autres permettron­t à leur équipe d’effectuer un virage important et d’entreprend­re une reconstruc­tion sur des bases solides.

Avec la complicité du statistici­en Guillaume Villemaire, des recherches menées jusqu’au 17 novembre 2017 sur le repêchage démontrent que le Canadien occupe le dernier rang de toutes les équipes – excluant les Golden Knights de Vegas, dont c’est la première saison – relativeme­nt au recrutemen­t.

Depuis le repêchage de 2008 jusqu’à celui de 2016, le Canadien a sélectionn­é 57 joueurs. Parmi eux, 18 ont disputé au moins un match dans la Ligue nationale et seulement quatre ont franchi la barrière des 100 matchs.

LOIN DES SÉNATEURS

Des quatre, deux seulement endossent l’uniforme du Tricolore, Brendan Gallagher et Alex Galchenyuk, les deux autres étant Nathan Beaulieu, maintenant avec les Sabres de Buffalo, et Sven Andrighett­o, un ailier qui évolue avec l’avalanche du Colorado.

Le Canadien est bon dernier dans cette catégorie alors que les Ducks d’anaheim et les Sénateurs d’ottawa ont vu 17 leurs joueurs réclamés depuis 2008 disputer 100 matchs et plus.

Voilà qui fait toute la différence. Cela ne veut pas nécessaire­ment dire que les Ducks gagneront la coupe Stanley. Ils pourraient même rater les séries éliminatoi­res en raison des nombreux joueurs incommodés par les blessures, notamment Ryan Kesler et Ryan Getzlaf.

Cependant, les Ducks, très souvent, ont été dans le coup.

Le repêchage peut procurer de la stabilité à une organisati­on pourvu que les choix répondent aux attentes ou encore pourvu que les recruteurs soient talentueux. Ça ne semble pas nécessaire­ment le cas avec les Sabres de Buffalo, par exemple, dont le nombre de joueurs repêchés et ayant disputé au moins 100 matchs, qui est de 14, n’a pas donné à l’organisati­on la crédibilit­é qu’elle recherche depuis des lunes.

Par contre, rien ne se compare au Canadien.

GASPILLAGE

Du gaspillage qui oblige le directeur général à présenter un modèle d’affaires basé sur la théorie de bien colmater les brèches en surveillan­t ce que le marché a à offrir.

Or, pourquoi le Tricolore n’a-t-il pas réussi à dénicher un joueur de centre de haut niveau ?

Parce qu’il n’a pas les éléments pour payer le prix… à moins que Shea Weber, Carey Price (oui, oui), Max Pacioretty et Alex Galchenyuk deviennent des joueurs disponible­s. Et encore. Dans le cas de Price et de Weber, quelle organisati­on voudra s’embarquer dans une telle aventure ? Un joueur dont le contrat prendra fin en 2025-2026 et l’autre qui gagnera 10,5 millions $ dans la masse salariale pour les huit prochaines saisons.

Ne serait-il pas le temps pour Marc Bergevin de revoir tout le départemen­t des recruteurs de son organisati­on ? Comme je l’ai souvent écrit, l’exdirecteu­r du recrutemen­t des Ducks, Alain Chainey, pourrait sûrement donner de la crédibilit­é au groupe de recruteurs que dirige Trevor Timmins.

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De tous les joueurs repêchés par Trevor Timmins depuis 2008, seulement quatre ont disputé plus de 100 matchs dans la LNH. Parmi eux, on retrouve Brendan Gallagher et Alex Galchenyuk.
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