Le Journal de Quebec

Grnndiose !

Ginette Reno au Centre Vidéotron

- Sandra Godin l

Avec l’intensité des premières fois – et beaucoup d’humour –, Ginette Reno a fait trembler les murs du Centre Vidéotron avec un tour d’horizon extraordin­aire de son exceptionn­elle carrière, hier soir. Avec les sublimes arrangemen­ts de l’orchestre symphoniqu­e de Québec dirigé par son fils Pascalin, on a assisté à un concert unique, chargé d’émotions.

Entre l’immensité du Centre Vidéotron, l’envergure de L’OSQ et la voix monumental­e de Ginette Reno, le mariage était évident, et fort attendu. Trois ans après avoir fait le Capitole pour la toute première fois, la chanteuse de 71 ans foulait enfin les planches de l’amphithéât­re après avoir refusé plusieurs fois de le faire.

Le concert, simplement grandiose, était présenté à guichets fermés. Plusieurs dizaines de Français avaient d’ailleurs fait le voyage outre-mer pour y assister.

Le public a acclamé la chanteuse à tout rompre lorsqu’elle s’est avancée tout doucement vers le devant de la scène, élégamment vêtue d’une robe à paillettes grises. On venait tout juste d’entendre une touchante ouverture instrument­ale des 57 musiciens de L’OSQ, devant des images en noir et blanc qui illustraie­nt les premiers moments de sa carrière.

Ginette Reno était dans une forme splendide. Après un départ en force avec L’essentiel, elle est retournée en 1979 en dansant vigoureuse­ment sur Tu es là, sous les applaudiss­ements, soutenue par des cordes joyeuses, derrière elle.

Pendant que la chanteuse vibrait de tout son être sur scène, son intense interpréta­tion de Chanter nous touchait droit au coeur. On a eu droit à un autre beau moment quand sa petite-fille Lily Rose Watier l’a rejoint pour Toujours petite.

Dans une mise en scène chic et sobre, un grand écran projetait des images propres à chaque chanson, comme des séquences du film Léolo pendant Chanson pour Léolo, des vidéos de ses enfants lorsqu’ils étaient tout jeune sur Voir grandir mes enfants, et les paroles de Ma mère chantait toujours.

HUMOUR ET TROUS DE MÉMOIRE

On ne pourrait imaginer un concert de Ginette Reno sans humour et quelques blagues grivoises. La chanteuse a raconté avoir eu son « premier bec » sur les Plaines, parlé des amours de sa vie et rendu hommage à des musiciens disparus trop tôt. « Peut-être que le Bon Dieu est en train de me faire un orchestre en haut », a-t-elle dit.

Avec toute sa spontanéit­é, Ginette Reno a fait rire tout le monde en arrêtant la chanson Je t’attendais pour un trou de mémoire qui l’obligeait à consulter son livre de paroles sur son lutrin. « J’ai plus vingt ans ! » s’est-elle exclamée. Le livre lui a d’ailleurs été utile à quelques reprises durant la soirée.

« On est rendu où mon chéri ? » a-t-elle aussi demandé quelques fois à Pascalin.

D’AUTRES GRANDS MOMENTS

La deuxième partie a aussi été riche en moments inoubliabl­es. Des croissants de soleil et T’es mon amour ont été condensés dans un généreux medley.

Un petit changement de costume, qu’elle a fait sur scène, s’imposait avant La prière. « Je fais ma fraîche. Je fais comme Céline Dion, je me change souvent ! »

La chanteuse a fait taire tout le monde lors des premières notes de Je ne suis qu’une chanson. Qui d’autre que Ginette Reno pour terminer une chanson a capella dans un amphithéât­re. L’ovation a été explosive.

On pensait l’intensité à son apogée, mais non. La version symphoniqu­e d’un peu plus haut, un peu plus loin était à faire dresser le poil sur les bras. De l’émotion à l’état brut qui nous a été insufflé pour conclure un concert irréprocha­ble vocalement et musicaleme­nt.

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Entre l’immensité du Centre Vidéotron, l’envergure de L’OSQ et la voix monumental­e de Ginette Reno, le mariage était évident, et fort attendu.
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