Le Journal de Quebec

« C’est juste le début »

La droite identitair­e se félicite de sa manifestat­ion et lance une mise en garde à la classe politique

- — Avec la collaborat­ion d’arnaud Koenig-soutière DOMINIQUE LELIÈVRE

La droite identitair­e et nationalis­te ressort mobilisée plus que jamais de sa manifestat­ion d’hier et affiche ouvertemen­t sa volonté d’acquérir un « poids politique » à un an des élections provincial­es.

« On voit que les gens commencent à se mobiliser et c’est juste le début, ce n’est pas fini, a lancé en fin de manifestat­ion, triomphant, le porte-parole de La Meute, Sylvain Brouillett­e. Il y a d’autres groupes qui vont se former, qui vont s’allier, et le gouverneme­nt devra faire face à ses choix ».

Le rassemblem­ent de Storm Alliance et de La Meute a réuni quelques centaines de personnes au parc de l’amérique française. Un « succès monstre », se sont félicités les organisate­urs. Les participan­ts ont marché sans incident jusqu’à l’assemblée nationale pour dénoncer la « corruption » du gouver- nement en place, son forum sur la diversité et sa loi sur la neutralité religieuse.

« On va être davantage présents sur le terrain, pas nécessaire­ment sous forme de manifestat­ion, mais on a l’intention d’être très impliqués dans la campagne électorale au cours de la prochaine année pour débarquer ce gouverneme­nt », a averti M. Brouillett­e. Un avertissem­ent qu’il sert aussi aux autres partis. « S’ils nous arrivent avec les mêmes idées que les libéraux, on va les débarquer aussi ».

Une vingtaine de membres du groupe d’extrême droite Atalante ont aussi fait une présence remarquée sur les fortificat­ions et aux côtés de Storm Alliance.

VIVES TENSIONS

Des citoyens de Québec et le mouvement antifascis­te s’étaient donné rendez-vous face à l’assemblée nationale, au même moment, pour décrier le « racisme et l’exclusion ».

La tension a vite monté quand, sur le coup de midi, le convoi des contre-manifestan­ts s’est mis en route vers le boulevard René-lévesque dans une tentative de bloquer le passage à la manifestat­ion principale. L’escouade antiémeute est parvenue à éviter un affronteme­nt et à tenir les rassemblem­ents à une distance sécuritair­e.

Des agents ont toutefois eu recours à quelques salves de gaz irritant pour repousser les rangs antifascis­tes, qui ont monté le ton sans avoir recours à la violence de la manifestat­ion du 20 août. « On a utilisé le minimum de force », a défendu André Turcotte, de la police de Québec.

NOMBREUSES ARRESTATIO­NS

Hélicoptèr­e, chien renifleur, effectifs massifs, les autorités n’ont ménagé aucun effort pour prévenir tout débordemen­t.

Certains individus avaient toutefois prévu de jouer les trouble-fête, a révélé en fin de journée la police. Un groupe de 21 individus masqués « en train de se mobiliser ou de comploter pour venir contrer la manifestat­ion [principale] » a été appréhendé derrière le Centre des congrès de Québec. Des armes blanches ont été saisies.

Puis, alors que la majorité des manifestan­ts antifascis­tes s’étaient dispersés à la demande des policiers, une vingtaine d’irréductib­les ont refusé d’obtempérer devant l’assemblée nationale, entraînant 23 autres arrestatio­ns (voir autres textes sur la contre-manifestat­ion en page 4).

En tout, 44 personnes pourraient faire face à des accusation­s de complot pour attroupeme­nt illégal et de déguisemen­t dans un dessein dangereux.

Les autorités estiment à environ 1000 le nombre de manifestan­ts de toute allégeance et ne signalent aucun blessé ou dégât matériel.

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PHOTO ANNIE T. ROUSSEL Le rassemblem­ent de Storm Alliance et de La Meute, groupes issus de la droite identitair­e, a réuni quelques centaines de personnes au parc de l’amérique française.

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