Charest écorche L’UPAC et s’en prend aux médias
Dans un rare discours, l’ex-premier ministre a galvanisé les troupes de Couillard
En écorchant au passage L’UPAC et les médias, l’ancien premier ministre Jean Charest a galvanisé les militants libéraux réunis en congrès à Québec hier.
C’est un ancien chef qui fait toujours l’objet d’une enquête de l’unité permanente anticorruption qui est monté sur scène aux côtés de Philippe Couillard et Jean-marc Fournier à l’occasion du 150e anniversaire du Parti libéral du Québec.
Dans un rare discours fort attendu, qui a duré une vingtaine de minutes, M. Charest a usé d’un ton humoristique manifestement apprécié par la foule pour se poser pratiquement en victime des médias.
« Je suis, comme vous […] le premier ministre Couillard, les activités de notre parti et de votre gouvernement, a-t-il dit. Et je sais que vous aussi, vous suivez mes activités, qui sont rapportées de temps en temps dans les journaux. Je sais, parce que moi aussi j’apprends ce que je fais dans les journaux. »
Dans une envolée chaudement applaudie par les militants, M. Charest a fait l’éloge de l’actuel chef libéral, en faisant valoir son leadership et en s’attaquant à la Coalition Avenir Québec, devenue l’ennemi numéro un du PLQ.
LES FUITES L’INQUIÈTENT
« À ce leadership s’offrent la division, le ressentiment, le dénigrement, la démagogie, a dit M. Charest. […] Les Québécois n’ont pas besoin [...] de la CAQ pour être stressés, ils sont capables de faire ça tout seuls, avec l’aide des médias québécois. » Lors d’une mêlée de presse, M. Charest s’est dit de « ceux qui sont très inquiets » des différents reportages d’enquête qui ont été faits le concernant.
« On a eu une espèce de spirale d’informations coulées à mon sujet et, à mon avis, on doit se poser des questions sur la façon dont on traite les gens dans notre société », a-t-il déclaré. L’ancien chef libéral en a profité pour rappeler qu’au Québec, le système de justice prévoit la présomption d’inno- cence pour tous.
« BEAUCOUP DE PRESSION »
« L’UPAC a beaucoup de pression et beaucoup de pression médiatique. Ils ont une pression terrible. Il faut faire les choses en respectant la vie des gens, la mienne, parce que ça m’affecte, ça affecte ma famille », a-t-il souligné.
M. Charest a accusé les médias d’avoir monté « en épingle, dans certains cas », des histoires concoctées avec des informations qui ont été « coulées ».
« C’est vraiment gonflé à l’hélium, on présente les affaires comme si c’était très grave », a déploré l’ancien premier ministre, qui a mis fin à l’impromptu de presse après s’être fait demander pourquoi il appelait si souvent, sous son règne, l’ex-argentier libéral controversé Marc Bibeau.
« Vous voyez, c’est un exemple de ça, des informations qui sont rendues publiques, qui n’ont aucune espèce de contexte, et on présente ça comme quelque chose de grave », a pesté M. Charest.