Le Journal de Quebec

Femmes en politique et perception­s

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Les gens de la région de Montréal ont dans l’ensemble une perception plus positive envers les femmes en politique municipale que ceux de la région de Québec, révèle un récent sondage Léger. Une réalité qui s’est reflétée lors des élections de l’automne.

Les Montréalai­s (on parle ici de la région métropolit­aine ou RMR) sont en effet plus nombreux que les gens de Québec-rmr à penser que, s’il y avait plus de femmes en politique municipale : les intérêts des citoyens seraient mieux défendus (38 % comparé à 21 %) ; les services municipaux répondraie­nt mieux aux besoins des citoyens (40 % comparé à 19 %) ; les finances municipale­s seraient mieux gérées (36 % comparé à 22 %), et il y aurait plus d’intégrité (46 % comparé à 33 %).

Par ailleurs, les gens de Montréal sont aussi plus nombreux que ceux de Québec à croire que les femmes qui se présentent en politique sont jugées plus sévèrement que les hommes (43 % comparé à 35 %). Fait intéressan­t, pour tout le Québec, une personne sur deux le pense (49 %), et les femmes sont plus nombreuses à être de cet avis (62 %), et encore plus les 25 à 34 ans (71 %).

Ces données démontrent que les milléniale­s sont plus affirmées que les génération­s précédente­s, et qu’elles contribuer­ont à faire en sorte qu’il y ait toujours plus d’élues féminines en politique, estime Caroline Roy, vice-présidente et associée chez Léger, qui participai­t cette semaine à une table ronde organisée avec L’UMQ et le magazine Premières en affaires.

REFLET DES ÉLECTIONS

Pour en revenir aux dernières élections, dans Québec-rmr, très peu de femmes ont été élues mairesses, comparativ­ement à Montréal où elles dirigent en plus de grandes villes, dont Montréal – une première –, Brossard, Sainte-julie, Repentigny et Longueuil, par exemple.

« On peut en déduire que dans la région de Montréal les gens étaient prêts à élire des femmes, et non dans la région de Québec, observe Caroline Roy. Dans la région de Montréal, les femmes candidates à la mairie étaient présentes et organisées. »

Dans la région de Québec, cette synergie et ce momentum n’étaient pas présents, compare Mme Roy. La seule candidate à la mairie a en effet été défaite de façon fracassant­e, l’opposition ne compte aucune femme élue, et le conseil compte deux femmes de moins par rapport à 2013.

« Anne Guérette, qui a passé 10 ans dans l’opposition, n’a jamais convaincu les électeurs, rappelle Mme Roy. Dans les municipali­tés limitrophe­s, il n’y avait pratiqueme­nt que des hommes. »

Il est vrai que, tant à Lévis, Saint-augustin ou L’ancienne-lorette, autres principale­s villes de la région de Québec, aucune candidate ne s’est présentée à la mairie.

Quoi qu’il en soit, la tendance fait fi des jugements au Québec, souligne Mme Roy. Les élections municipale­s de 2017 auront été historique­s, et ce sous plusieurs aspects. Le nombre de femmes qui ont posé leur candidatur­e pour un poste au conseil municipal a atteint un sommet (4046). Le nombre de femmes élues comme conseillèr­es municipale­s a aussi été le plus élevé, avec 2358, tout comme aux postes de mairesses (205), et ce dans plusieurs villes d’importance.

Néanmoins, à ce rythme, il faudra encore attendre… plus de 80 ans pour atteindre une parité hommes-femmes. C’est donc dire à quel point il y a encore beaucoup de chemin à faire malgré tout. Méthodolog­ie Le sondage Léger a été réalisé par internet auprès de 1010 Québécoise­s et Québécois du 30 octobre au 1er novembre 2017. La marge d’erreur maximale est de plus ou moins 3,1 %, et ce 19 fois sur 20.

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Valérie Plante, mairesse de Montréal.

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