Le ministère de l’éducation a dépensé 1,2 M$ en pub
« C’est à la limite de la propagande », dénonce la CAQ
La Coalition avenir Québec reproche au ministère de l’éducation d’avoir dépensé plus de 1,2 M$ dans une campagne publicitaire menée à la rentrée scolaire.
Une demande d’accès à l’information dont notre Bureau parlementaire a obtenu copie révèle que l’opération de promotion a coûté près de 360 000 $ en frais de production, et plus de 850 000 $ en placement média, à la télévision, sur internet et dans les abribus.
Le député caquiste Jean-françois Roberge estime qu’il s’agit d’une dépense démesurée, considérant que de 2014 à 2016, le ministère de l’éducation n’a dépensé qu’un maigre 185 000 $ en publicité.
UNE DEMI-VÉRITÉ
« C’est à la limite de la propagande », dénonce le porte-parole caquiste en matière d’éducation. Il en a surtout contre l’une des trois publicités diffusées à la télévision et sur internet, qui porte sur la mesure « À l’école, on bouge ».
« Soixante minutes d’activité physique par jour, ça va leur faire du bien, hein », lance un père de famille à un autre parent en regardant les enfants s’amuser dans une cour d’école.
La publicité se termine avec la mention « Ensemble, on fait avancer le Québec », qui n’est pas sans rappeler le slogan du Parti libéral du Québec aux dernières élections générales. « Clairement, la priorité pour eux, ce n’est pas l’éducation, c’est l’élection », a dit M. Roberge.
Même si le ministère de l’éducation souhaite mettre en place les 60 minutes d’exercice par jour dans 900 écoles d’ici les trois prochaines années, vérification faite, à l’heure actuelle, seulement 488 écoles le font.
M. Roberge accuse donc le gouvernement d’induire les parents en erreur. « Moins d’une école sur deux va l’offrir, mais 100 % des parents vont y être exposés. [...] C’est de la poudre aux yeux », croit M. Roberge.
PROULX SE DÉFEND
« Moi, je ne trouve pas que c’est une mauvaise idée du tout que les Québécois soient au courant qu’on a mis des mesures très concrètes pour aider nos enfants avec des besoins particuliers, faire de l’activité physique et autre », s’est défendu le ministre de l’éducation, Sébastien Proulx.
Considérant que 10 G$ sont investis par année en services directs aux élèves, il ne voit pas de problème à ce qu’une partie « infime » de ce budget soit dépensée pour informer les parents. « Je ne trouve pas ça déraisonnable », a dit M. Proulx.