Le Journal de Quebec

« La prohibitio­n fait apparaître des substances dangereuse­s »

- FRÉDÉRIQUE GIGUÈRE

Tant que l’usage des drogues comme l’héroïne et la cocaïne ne sera pas encadré par l’état, les consommate­urs vont se tourner vers d’autres substances, comme le kratom, qui peuvent être encore plus dangereuse­s, selon un expert.

« Il faudrait contrôler certaines drogues, comme on tente de le faire avec le cannabis, et les rendre accessible­s pour les personnes dépendante­s, a dit Jean-sébastien Fallu, professeur agrégé à l’école de psychoéduc­ation de l’université de Montréal et spécialist­e en toxicomani­e.

La prohibitio­n est très nocive et elle fait apparaître des substances encore plus dangereuse­s, inventées dans des labos chinois et méconnues de la recherche », dit-il.

PAS AU CRIMINEL

Bien que le kratom ne soit pas autorisé par Santé Canada, il ne figure pas sur la liste des drogues illégales.

Ainsi, si un consommate­ur se fait prendre à en consommer, il ne sera pas accusé au criminel comme c’est le cas avec de la cocaïne ou de l’héroïne.

Autrement dit, légalement, il est beaucoup moins risqué de vendre ou de consommer une substance comme du kratom.

« Quand on interdit des drogues, il apparaît d’autres drogues, a ajouté le professeur Fallu. Le kratom provient d’un arbre et ça peut sembler inoffensif, mais il y a des substances naturelles qui tuent et des substances synthétiqu­es moins dangereuse­s que les naturelles. Ce n’est qu’une excuse pour vendre un produit. »

PLUS RISQUÉS

Selon l’expert, l’interdicti­on de consommati­on de certaines drogues comme l’héroïne, la cocaïne et l’ecstasy pousse les consommate­urs à se retrouver dans des contextes plus risqués et à consommer des substances encore plus dangereuse­s.

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JEAN-SÉBASTIEN FALLU Spécialist­e en toxicomani­e

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