Le Journal de Quebec

Un manque de main-d’oeuvre limite sa production

- YANICK POISSON

WARWICK | Un manufactur­ier de machinerie agricole a été forcé d’abandonner ses activités de fabricatio­n parce qu’il manque de soudeurs et de machiniste­s.

Machinerie Serge Lemay de Warwick près de Victoriavi­lle fabriquait des réservoirs à purin, des remorques, des mangeoires et autres produits agricoles.

Mais depuis 10 ans, son nombre d’employés est passé de 15 à 8, en raison principale­ment de départs à la retraite.

« On a perdu des travailleu­rs qui étaient ici depuis 40 ans et qui s’y plaisaient. La nouvelle génération est toutefois différente. Elle est mobile et elle ne reste pas. Ce n’est pas facile de composer avec ça », a dit Joël Lemay, copropriét­aire de Machinerie Serge Lemay avec son frère Luc.

Incapable d’embaucher et retenir les employés, l’entreprise a laissé tomber la fabricatio­n de produits agricoles pour se concentrer sur l’entretien et la réparation.

Cette année, l’entreprise prévoit que son chiffre d’affaires diminuera de 2,8 millions $ à 2,4 millions $ environ.

« L’entreprise n’est pas moins en santé pour autant. La rentabilit­é est toujours là. Nous avons toutefois dû cibler les activités les moins complexes, celles qui demandent moins de main-d’oeuvre et moins d’effort », explique Joël Lemay.

AMBITION

Les frères Joël et Luc Lemay avaient pourtant de grandes ambitions pour l’entreprise fondée par leur père.

Ils ont récemment aménagé une nouvelle aile qui aurait permis d’accueillir un plus grand nombre de travailleu­rs.

Le domaine de la machinerie agricole connaît une expansion et l’en- treprise était bien positionné­e pour accroître ses parts de marché.

Au lieu de croître, Machinerie Serge Lemay perd des contrats chaque semaine puisqu’elle n’est pas en mesure de livrer la marchandis­e dans les délais souhaités en raison du manque de main-d’oeuvre.

« On a de l’ouvrage jusqu’à l’hiver. Plusieurs agriculteu­rs ont besoin de leur machinerie plus tôt et vont voir ailleurs. On en perd chaque semaine », se désole Joël Lemay.

PRÊTS À TRAVAILLER

Les propriétai­res de l’entreprise ont multiplié les efforts afin de faire grandir leur équipe.

Après avoir perdu les rares recrues qu’ils ont pu obtenir aux mains de grandes entreprise­s plus attractive­s, ils ont choisi d’ouvrir les postes à des candidats n’ayant pas nécessaire­ment la formation de soudeur ou de machiniste.

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PHOTO COLLABORAT­ION SPÉCIALE, YANICK POISSON Copropriét­aire de l’entreprise, Joël Lemay se trouve dans une aile de l’atelier qui a été déserté par la main-d’oeuvre.

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