Le Journal de Quebec

Les grands moyens pour des mécanos

Une entreprise offrira une formation rémunérée de six semaines afin d’attirer des travailleu­rs

- DAVID PRINCE La Journal de Montréal

ROUYN-NORANDA | Une entreprise qui oeuvre dans l’industrie minière prend les grands moyens pour lutter contre la pénurie de main-d’oeuvre en offrant elle-même une formation rémunérée.

Les Industries Blais de Rouyn-noranda voient venir depuis longtemps la pénurie de travailleu­rs. La situation est devenue presque critique alors que les besoins sont grands et que les C.V. sont rares.

L’entreprise, qui emploie entre 300 et 600 personnes, a fait affaire dans 18 pays. Elle s’occupe de l’électricit­é, de la tuyauterie et de la mécanique industriel­le surtout pour l’industrie minière.

Elle doit constammen­t refuser des contrats, faute de travailleu­rs formés.

Indutries Blais vient de lancer un programme original pour combler une partie de ses besoins. Elle engagera une vingtaine de personnes qui n’ont pas nécessaire­ment une formation dans ce domaine et les paiera près de 20 $ de l’heure pendant six semaines pour leur montrer le métier.

« On sentait que l’on devait faire quelque chose. Il y a 10 ans, je pouvais recevoir une quinzaine de C.V. par semaine. Maintenant, je suis content quand j’en reçois deux. Et ce sont surtout des gens de l’extérieur de l’abitibi. C’est plate à dire, mais il n’y a pas assez de diplômés qui sortent des DEP en ce moment », dit le directeur exécutif de l’entreprise, Jean-françois Blais.

RÉGIONALIS­TE

Les Industries Blais est un sous-traitant des compagnies minières comme Agnico-eagle ou la fonderie Horne.

Lorsque ces entreprise­s font des arrêts de production pour entretenir leurs équipement­s, des centaines de travailleu­rs de l’extérieur de l’abitibi convergent vers le nord-ouest du Québec pour travailler.

« On trouve ça un peu dommage, car ces gens-là ne restent pas ici et dépensent leur argent ailleurs. Alors, on essaie de former des gens très spécialisé­s pour travailler pendant les arrêts de production », mentionne M. Blais.

La formation coûtera environ 15 000 $ par employé à l’entreprise. Elle espère rentabilis­er l’investisse­ment en gardant ces nouveaux travailleu­rs à son emploi le plus longtemps possible.

« On fait un essai. Ça nous a semblé une bonne idée. Mais peut-être que dans un an on va se dire que ça n’a pas été rentable. Mais il faut être créatif et tenter des choses pour avoir de nouveaux travailleu­rs », dit M. Blais.

BACCALAURÉ­AT

Depuis que les Industries Blais ont annoncé leur projet, elles ont reçu de nombreuses propositio­ns de gens intéressés à réorienter leur carrière grâce à cette formation payée.

Selon Jean-françois Blais, c’est étonnant de voir le nombre de personnes qui veulent changer de travail, mais n’osent pas pour des raisons financière­s. « Ce n’est pas tout le mondequipe­utarrêterd­etravaille­rdeuxans pour retourner à l’école. Alors, avec une formation payée, c’est plus facile de faire le saut. »

L’entreprise a reçu des propositio­ns de personnes qui ont des baccalauré­ats, mais qui sont malheureus­es dans leur travail. D’autres n’ont aucune formation et c’est une bonne occasion pour eux de mettre le pied dans l’industrie minière.

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