Le Journal de Quebec

Le bilan en Égypte grimpe à 305 morts

L’attentat n’a pas encore été revendiqué, mais l’état islamique demeure le principal suspect

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LE CAIRE | (AFP) Funéraille­s, prières, bandeaux noirs dans les médias. L’égypte a pleuré hier les 305 personnes, dont de nombreux enfants, tuées dans une mosquée du Sinaï, l’attentat le plus sanglant dans l’histoire récente du pays.

Une trentaine d’hommes armés portant la bannière noire du groupe djihadiste État islamique (ÉI) ont lancé un assaut vendredi contre le lieu de culte à 40 km à l’ouest d’al-arich, capitale de la province du Nord-sinaï (est).

Rarissime dans une mosquée en Égypte, le carnage a laissé le pays en état de choc. C’est l’une des attaques les plus meurtrière­s dans le monde depuis les attentats du 11 septembre 2001 aux États-unis. L’attentat n’a pas été revendiqué, mais L’ÉI est le principal suspect, la mosquée étant fréquentée par des adeptes du soufisme, un courant mystique de l’islam honni par le groupe djihadiste qui considère les soufis comme des hérétiques et polythéist­es.

Toutes les victimes ont été inhumées hier. L’attentat survenu lors de la prière à la mosquée al-rawda dans le village de Bir al-abd, s’est soldé par au moins 305 morts, dont 27 enfants, et 128 blessés, selon un dernier bilan officiel.

RAIDS NOCTURNES

Le président Abdel Fattah al-sissi a promis de « venger les martyrs », au moment où le pays est soumis depuis avril au régime d’état d’urgence, décrété après des attentats anticoptes.

L’armée de l’air a ensuite procédé à des raids nocturnes dans la zone de l’attaque, où est implantée la branche égyptienne de L’ÉI. Les avions ont visé « des véhicules utilisés dans l’attaque terroriste, tuant leurs occupants », selon un porte-parole.

À l’aube, des milliers d’habitants d’un village voisin du lieu de l’attaque ont assisté aux funéraille­s du directeur de l’école de Bir al-abd, Al-said Abou Eitta, et de son fils Ahmed tués dans la mosquée. Les corps portés sur les épaules, ils ont scandé en larmes : « Il n’y a de Dieu qu’allah, le martyr est l’aimé de Dieu ».

À Ismaïlia, ville proche du canal de Suez dans le nord-est du pays, où les blessés ont été hospitalis­és, les proches se pressaient aux abords de l’hôpital, attendant désespérém­ent des nouvelles. « Le terrorisme dans la maison de Dieu », ont déploré les médias qui arboraient des bandeaux noirs en signe de deuil.

UNIFORMES MILITAIRES

Toutes les mosquées du pays ont dédié leurs prières aux « martyrs », alors que M. Sissi a appelé les forces armées à édifier un mémorial en leur hommage selon les médias d’état.

D’après des témoins, les assaillant­s ont encerclé la mosquée avec des véhicules tout-terrain avant de poser une bombe à l’extérieur du bâtiment. Après l’explosion de la bombe, ils ont tiré sur les fidèles paniqués qui tentaient de fuir et mis le feu aux véhicules de ces derniers afin de bloquer les routes.

Les hommes armés « portaient des masques et des uniformes militaires », a raconté Magdy Rizk, blessé dans l’attaque.

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À l’extérieur de l’hôpital de l’université du canal de Suez, cette dame est en état de choc après avoir visité des proches qui ont été blessés lors de l’assaut meurtrier mené par un groupe djihadiste dans une mosquée du Sinaï.

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