Le Journal de Quebec

La quête inattendue de Christine Beaulieu

La comédienne a consacré trois ans à la création de J’aime Hydro

- Yves Leclerc l Yleclercjd­q

Elle a visité des barrages d’hydro Québec, interrogé différents intervenan­ts et s’est même rendue, avec sa voiture électrique, au chantier de la Romaine sur la Côte-nord. Christine Beaulieu avoue avoir vécu quelque chose d’épeurant et de vertigineu­x avec la création de la pièce J’aime Hydro.

« Si j’avais su dans quoi je m’embarquais, j’aurais dit non », a laissé tomber la comédienne en éclatant de rire.

À l’affiche à partir de mardi, pour dix représenta­tions, à La Bordée, J’aime Hydro est une pièce documentai­re qui s’interroge sur ce qu’est devenue la relation entre la Société d’état et les Québécois.

Elle s’intéresse aussi au projet la Romaine, qui continue d’aller de l’avant malgré l’impact environne- mental et l’existence d’un rapport gouverneme­ntal suggérant d’arrêter les travaux.

La comédienne, que l’on peut voir à la télé dans la quotidienn­e District 31, avoue avoir fait un immense saut dans le vide en acceptant de relever ce défi.

TROIS ANS DE DÉMARCHES

Christine Beaulieu raconte, bien candidemen­t, qu’elle ne se voyait pas du tout se lancer dans cet immense projet de création.

Annabel Soutar, directrice artistique de la compagnie Porte Parole, qui fait du théâtre documentai­re autour d’enjeux de société et qui était trop occupée pour mener ce projet, a réussi à convaincre la comédienne.

« Je ne suis pas une auteure et je ne connaissai­s rien sur Hydro-québec. Je ne pouvais pas faire ça. Elle ne m’a pas lâchée, la sacripante et elle a réussi à me convaincre », a indiqué la comédienne.

La comédienne s’est lancée dans une longue quête d’informatio­ns qui a duré trois ans.

« On suit, à travers mes démarches et mes recherches sur le sujet. C’est moi qui pars de zéro et qui ne connais rien, avec les embûches, les erreurs et les moments où j’ai eu envie de tout sacrer là. J’ai commencé le projet en étant ignorante de ces enjeux et c’est quelque chose que j’assume dans le show », a-t-elle laissé tomber.

Avec un spectacle qui dure 4 h, incluant un entracte, Christine Beaulieu, qui est accompagné­e sur scène par Mathieu Gosselin, qui joue 28 personnage­s, explique que le sujet est vaste et complexe et qu’il aurait été malhonnête de faire un show d’une heure et quart.

« Je dis aux gens qu’ils peuvent, s’ils sont tannés, partir à l’entracte, mais il n’y a personne qui s’en va. Les gens adorent et je n’en reviens pas. C’est un show qui est très drôle et il y a beaucoup d’autodérisi­on. Ce n’est pas lourd et ce n’est pas compliqué. J’ai voulu que ça soit super accessible », a-telle indiqué.

 ??  ?? Christine Beaulieu et Mathieu Gosselin dans la pièce J’aime Hydro, qui s’intéresse à la relation que les Québécois entretienn­ent avec la Société d’état et le projet la Romaine. PHOTO COURTOISIE
Christine Beaulieu et Mathieu Gosselin dans la pièce J’aime Hydro, qui s’intéresse à la relation que les Québécois entretienn­ent avec la Société d’état et le projet la Romaine. PHOTO COURTOISIE

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