Les Pays-bas comme référence
Avec leurs 23 ovales dont 10 intérieurs, 150 000 patineurs et 725 clubs, les PaysBas ne pouvaient pas échapper à l’oeil des Québécois dans leur projet d’un centre de glaces.
De toutes les constructions visitées dans le monde au fil des années, celles comprises dans la province de Friesland, riche terreau de ce sport au nord du pays, ont particulièrement servi d’inspiration.
Dans un triangle de trois villes situées à une quarantaine de minutes de route les unes des autres, les promoteurs d’ici y ont trouvé des amphithéâtres aux signatures différentes : une variété de sports et services à Groningen (piscine, tennis et même une école de police !), le grandiose et une capacité de 12 500 spectateurs à Heerenveen, ainsi que le complexe inauguré en 2015 à Leeuwarden — peut-être le favori pour son ambiance et son souci de l’offre communautaire.
« Quand on est entré à Leeuwarden, on s’est senti bien tout de suite. C’est très vitré, il n’y a rien de luxueux, mais c’est très fonctionnel et il y a une ambiance chaleureuse », résume Robert Dubreuil, de la Fédération de patinage de vitesse du Québec (FPVQ).
CAPACITÉ RÉALISTE
Partenaire de la Ville de Québec dans le chantier du centre de glace, la FPVQ a accumulé des notes après avoir vu une douzaine d’anneaux couverts en Europe et en Asie depuis une quinzaine d’années. Une délégation de six représentants de la Ville, avec notamment des architectes et ingénieurs, en ont visité cinq aux Pays-bas et en Allemagne en octobre 2016.
La perspective de quatre à sept sports pratiqués simultanément dans le futur espace couvert de Québec guide les concepteurs. Pour la fédération, rationaliser l’investissement de 68,7 millions $ n’autorise pas à se doter d’une boîte immense avec une capacité de 10 000 spectateurs pour le patinage de vitesse. Un maximum de 2500 apparaît plus réaliste, selon elle.
« Bien sûr, on aimerait avoir 8000 spectateurs pour une compétition, mais on ne les aura jamais. Notre sport n’est pas rendu là », reconnaît Dubreuil.
L’OEUF OU LA POULE
La préoccupation de faire cohabiter divers sports s’adressant à toutes les strates de la population amène le dirigeant de la FPVQ à répéter que « tu ne peux pas vendre un projet comme celui-là seulement pour 50 personnes ». L’ovale glacé de 400 mètres comme noyau de ce projet nous ramène alors au paradoxe de l’oeuf et de la poule.
« Si le patinage de vitesse n’est pas à l’origine d’un projet comme celui-là, on n’en parle pas comme une réalité aujourd’hui. Par contre, le patinage de vitesse ne peut pas justifier à lui seul un tel centre. »